Le Bureau du Haut Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'homme en Mauritanie, en collaboration avec le CDHAUCSV a organisé à Nouakchott, mardi 03 août un atelier de dissémination du projet de plan d’action national contre la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance.
Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur le Racisme, Mutuma Ruteere qui séjourne en Mauritanie, a assisté à cet atelier. Il y avait également la présidente de la commission nationale des droits de l’Hommes, Irabiha Mint Abdel Weddoud, des représentants de l’Etat mauritanien et de la société civile, notamment les organisations et activistes militants des droits de l’Homme.
Il est revenu a Me Ball Amadou Tidjane, la présentation du projet de plan d’action. Me Ball a indiqué, qu’il s’agit, pour les pays ayant adhéré aux principes de Durban en 2011 et de la conférence de suivi de Genève en 2009, de mettre en œuvre des mécanismes destinés a garantir le respect de la convention sur l’élimination de toutes les formes de discriminations. C’est dans ce cadre qu’il a été recommandé de mettre en place de plans d’actions nationaux. Des « plans d’actions qui serviront de cadre a toutes les actions que ces pays entreprendront pour montrer leur réelle volonté de lutter contres les discriminations. »
Pour le cas spécifique de la Mauritanie, Me Ball a noté que « la loi fondamentale, les lois organiques …prohibent toutes formes de discriminations liées à la race, au sexe… » Il a ajouté qu’avant cette dimension juridique, « notre sainte religion, l’Islam, prohibe les discriminations. »
En plus de la législation, le plan d’action, a précisé Me Ball « va prévoir de mesures économiques et sociaux pour la réductions des disparités, des inégalités et une meilleures répartition des revenus du pays entre les citoyens… »
Abdoul Birame Wane
En marge de l’atelier, nous avons recueillis les avis de certains participants. « Nous souhaitons d’abord que les mauritaniens acceptent de se dire la vérité. Le sujet du racisme ne doit pas être tabou. Il faut d’abord reconnaître que le racisme et la discrimination existent, ensuite, on cherchera de solutions » a déclaré Abdoul Birame Wane, coordinateur du mouvement Touche pas à ma nationalité. Mais a fait remarquer Wane « ca commence mal avec la délégation officielle de l’État mauritanien au présent atelier qui est issu d’une seule composante nationale.»
Le coordinateur de Touche pas à ma nationalité a ensuite parlé « de la discrimination a l’entrée du lycée militaire de Nouakchott ouverte a une seule composante nationale, ainsi qu’au niveau de la sûreté nationale. » Pour Monsieur Wane « si on ne s’attaque au monopole, le racisme va continuer en Mauritanie… »
Boubacar Ould Messoud
Boubabacr Ould Messoud, président de SOS esclave a lui également a parlé de la « discrimination dans l’armée avec de plus de plus de limitations du nombre de hratiness et négro-africains. » Pour faire face a cette « discrimination », il propose « le service militaire obligatoire pour tous les enfants mauritaniens. » Boubacar Ould Messoud a aussi parlé des « administrateurs arabes qui ne parlent pas les langues de leurs administrés. » Pour lui «Tous les textes en Mauritanie interdisent les discriminations mais dans la réalité les mauritaniens ne sont pas égaux. » Boubacar Ould Messoud a aussi dénoncé les « contrôles au faciès pratiqués par les forces de l’ordre. » « Tous les mauritaniens doivent seulement être reconnus à la vue de leurs pièces d’identité » a-t-il ajouté.
Sidi Abdallah Oud Mohamed Lemine Ould Hamady
Nous avons enfin rencontré Sidi Abdallah Oud Mohamed Lemine Ould Hamady, president « Action pour la protection de droits de l’Homme en Mauritanie. » Ila fait la déclaration suivante : « La Mauritanie a connu de sérieux problèmes lié aux droits humains. Le gouvernement actuel prend des mesures pour trouver solutions a ces problèmes comme le passif humanitaire, les discriminations raciales, l’esclavage…Le gouvernement a initié des projets qui vont dans le sens de l’appui aux pauvres et exclus, de grands chantier comme l’ANAIR pour les refugiés dont plus de 20 000 sont de retour et actuellement l’agence Tadamoun pour, entres, la lutte contre les séquelles de l’esclavage. Nous en tant que société civile, nous demandons l’appui des partenaires car sans moyens il est difficile de venir a bout de tous ces problèmes. L’État avec la construction de routes, l’électrification, l’eau potable, les logements sociaux… fait le maximum, mène une politique économique d’égalité ; Il faut donc être patient et entre mauritaniens, musulmans, nous trouverons des ressources pour résoudre nos difficultés ensemble. ».
Khalilou Diagana
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 04/09/2013{jcomments on}
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