Le terme « militaire » détermine une noble mission consistant à défendre la patrie et le peuple. Le « marabout »lui, une mission encore plus noble consistant à véhiculer le savoir du livre saint. Autour de ces 2 mots se sont greffés, au fil du temps, des comportements, mythes, traditions, anecdotes et habitudes.
Deux concepts en sont nés : Le « militarisme» qui se caractérise par la barbarie / violence et le « maraboutisme» par la passivité / fatalisme. Les porteurs de ces deux concepts continuent depuis 35 ans à maintenir la Mauritanie sous leur emprise rétrograde, se partageant ses richesses, la reculant dans le passé et traitant la majorité de sa population en « sujets de seconde souche » bons à mépriser. N’est-il pas temps de changer cet état de fait et associer tous les Mauritaniens à la gestion de leur chose ?
Dans l’entendement général, le militarisme regroupe : Les comploteurs, les terroristes, les esclavagistes, les corrupteurs, les bandits, les dictateurs, les racistes…et en sortent les républicains des forces armées et de sécurité. Tandis que le maraboutisme compte : Les faux prédicateurs, les cupides, les charlatans, les hajabas, les magiciens, les corrompus, les anti-droit des femmes et hommes…et en sortent les vrais Oulémas et Faghihs.
A la naissance en 1960 de la Mauritanie, El Marhoum Moktar O.Daddah issu pourtant d’un milieu maraboutique (mais non porteur de maraboutisme) et ses compagnons ont choisi pour le pays, la voie d’un développement moderne égalitaire des citoyens et rompant avec les carcans traditionnels. C’est compter sans l’esprit renégat et cupide (militarisme et maraboutisme) de certains casqués en tenue qui mettent fin en 1978 à la lancée des pères de la Nation. Depuis lors, ces nouveaux auto-imposés s’alternent à tour de rôle « intelligé » : ( O. Salek, O. Haidalla [ militarisme], O.Taya [maraboutisme], O. Md Vall et Ould Abdel Aziz [militarisme]) à ramener la Mauritanie à ce qu’elle était avant l’indépendance. Ils commencent par dénommer les régions en Émirats ou retour au féodalisme pourtant dépassé. Suit, l’application de la Charriaa telle qu’elle l’était il y’a 14 siècles ; Le pogrom et la déportation des populations comme a l’époque Nazie ; Le dénigrement de l’enseignement ; Le tribalisme des rouages de l’Etat ; La culture de la médiocrité ; La paupérisation des populations ; La montée de l’intégrisme religieux, du radicalisme racial et de l’injustice sociale. Pour réussir savamment leur stratagème consistant à détenir éternellement les leviers du pouvoir aux fins de saper à leur profit les richesses du pays , les « militarisme » se chargent de jouer au rôle du charcutier à coupe-coupe incisif, en cultivant la peur dans les cœurs et esprits des citoyens par l’intimidation et la violence : coups d’Eta successifs, criminalité galopante, suicides, pouvoir personnel, terreur sociale, discriminations criantes… .Les autres « maraboutisme » s’occupent eux du rôle de l’anesthésiste aux doses douces, en prédisposant psychologiquement les esprits et cœurs à la soumission aveugle. De par leurs prêches soutenant les pouvoirs publics et rappelant constamment la mort et l’après mort (repris par tous les medias publics et privés en manque de programmes novateurs a hauteur de 70% des temps d’antenne) naissent : défaitisme, fatalisme, pessimisme, recul des divertissements, léthargie des activités des jeunes, retour aux mœurs obscurantistes, intégrisme religieux, haine contre l’autre …
Et comble du ridicule, voilà que dans nos écoles militaires , les concours de cross, tactiques et techniques de combats pour les jeunes recrues des corps constitués, sont « détrônés » a petit feu par les concours en récitation du Coran et vie du Prophète (PSL) (derniers en date se sont déroulés à la douane et à la gendarmerie).
La combinaison de ces deux méthodes (militarisme et maraboutisme) a si bien fonctionnée jusqu’ici, au grand malheur de la majorité des citoyens et au bénéfice d’une infime minorité de profiteurs mus par le seul gain matérialiste dans ce monde ici bas. Aujourd’hui, mise à nu, cette combine devient obsolète.
Il n’est que temps de mettre fin à 35 années de débauche et dérapage.
Si tous les Mauritaniens sont égaux en droits et en devoirs devant la loi, pourquoi pas admettre et porter à la tête de l’Etat un Wolof, un métis, un forgeron, un griot, un ancien Z’nagui ou un ancien esclave?
« En vérité, Allah ne modifie point l’état d’un peuple, tant que les [individus qui le composent] ne modifient pas ce qui est en eux-mêmes » Coran,S13,V11….
La Mauritanie plurielle sera….Incha Allah
Slama O. Ely Bouya
Source : Adrar Info le 01/09/2013{jcomments on}
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