Promouvoir l’emploi décent et productif en Mauritanie ! C’est l’ambitieux programme que se sont donné trois partenaires majeurs que sont le Bureau International du Travail, l’Agence Espagnole pour la Coopération Internationale et le Développement (AECID) et l’Etat mauritanien.
C’est aussi le nom du projet dont la mission, depuis deux ans, a consisté à identifier « les bonnes pratiques » et les « actions concrètes en faveur de l’emploi décent et productif des jeunes en Mauritanie. » Les résultats de ce travail sont présentés à Nouakchott depuis le 20 juin et jusqu’au 26.
La tache ne sera pas des plus aisées. Avec un tissu économique largement dominé par le secteur informel, l’emploi est au centre des préoccupations des populations mauritaniennes dont 42,03% vivent en zone urbaine selon les chiffres de la Banque Africaine de Développement. Près du tiers des Mauritaniens (plus de 3,6 millions d’habitants) vit à Nouakchott, la capitale qui domine le réseau urbain du pays. Si tous les groupes d’âge sont indifféremment frappés par le phénomène du chômage, la situation des jeunes est porteuse des germes de déstabilisation. En Tunisie voisine, une gifle anodine administrée à un jeune diplômé réduit à vendre des fruits pour survivre a suffit à redessiner la carte politique du monde arabe. C’est dire que le focus sur le sort des jeunes n’est pas fortuit.
Avec un Indice de développement humain de 0,467, la Mauritanie occupe le 155eme rang sur 187. Selon les chiffres de la Banque Mondiale, le revenu national brut s’élève à 1030$ et le taux de pauvreté à 42%. L’Office National de la Statistique estime le taux de chômage à 32,5%. A titre de comparaison, ce taux est de 10,5% en Algérie (2012), 8,8% au Maroc, 18,8 en Tunisie, 48,8 au Sénégal et 9.6 % au Mali (2011, source : Perspectives économiques en Afrique 2012, BAD, OCDE, PNUD, CEA)
C’est dire que les résultats des travaux du BIT, de l’AECID et de l’Etat mauritanien seront attendus avec intérêt par une population durement éprouvée par des conditions de vie de plus en plus précaires. D’ores et déjà, trois axes centraux ont été assignés au projet : l'employabilité, l'éducation financière et les emplois verts. S’ils n’apportent pas de réponses concrètes aux questions que se posent les demandeurs d’emploi et s’ils ne leur permettent pas d’augmenter leurs chances d’accéder à l’emploi, ils iront rejoindre le cimetière des études et des colloques qui n’auront d’autre mérite que d’exister.
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