Après deux mois de léthargie consécutif à l’arrêt biologique qui interdisait durant cette période l’accès aux ressources de la mer, la vie reprend de la couleur dans la cité économique, Nouadhibou.
Le mouvement des foules a repris timidement dimanche 16 juin dernier au Port de pêche traditionnel, sis au vieux quartier de "Tcharka". Tels des morts qui viennent d’être ressuscités, ce sont des centaines de marins et de pêcheurs qui se sont déversés ainsi hier, tenues de mer au complet, prêts à reprendre la mer. Matériels de pêche, filets, pots de poulpe sortaient des réserves du vieux port. L’odeur du grand large dilatait les narines de Zaïd. Pantalon marron, surmonté d’un blazer au col chevelu et les pieds disparaissant sous une paire de bottes blanches, il s’activait avec son équipe pour ne pas rater la reprise. Un vieux Thioubalo, le sexagénaire Sylla, levait les deux bras au ciel, amulette du poignet droit flottant au gré du vent. Il lançait des incantations aux "génies " de l’eau pour que la saison qui s’ouvre soit meilleure que la précédente.
Déjà, toute un faune d’habitués du quai du Port artisanal reprenait leurs activités. Les vendeurs, les réparateurs, et mêmes les simples curieux croisaient dans un ballet endiablée des journées de grande rentrée. Silencieux il y a à peine quelques jours, les lieux bruissaient maintenant de mille clameurs.
Malgré les vicissitudes du moment, le secteur des pêches malgré la crise multiforme qu’il vit, reste l’une des mamelles de l’économie locale à Nouadhibou. Des milliers d’habitants de cette ville vivent grâce aux activités de pêche.
Il est cependant clair que le secteur est frappé aujourd’hui par la léthargie des investisseurs, le coût élevé des dépenses et une rentabilité de plus en plus aléatoire à l’origine de la démission de beaucoup de professionnels qui ont changé de cap. Aujourd’hui, les acteurs sont persuadés que sans une implication plus forte de l’Etat dans le secteur des pêches, par le biais de subventions et de protection, c’est toute la structure de l’économie maritime qui risque de s’effondrer.
Les pêcheurs souffrent de la rareté de la ressource, de l’arbitraire dans les critères de sélection des espèces, de la mévente des produits de mer, de l’hégémonie des gros producteurs, entre autres.
MOMS
Source : L'Authentique le 19/06/2013{jcomments on}
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