Le président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz a tenu hier une série de réunions avec ses proches collaborateurs au sein du gouvernement et de l’institution militaire. Des rencontres inédites, si elles sont décryptées selon leurs caractères spontané et global ainsi que suivant le rang élevé des interlocuteurs du chef de l’Etat à ces concertations précipitées.
Le Premier ministre Dr Moulaye Ould Mohamed Laghdaf et le Chef d’Etat-major général des armées, le Général de division Mohamed Ould Cheikh Ould Mohamed Ahmed figurent parmi les premiers acteurs de ces retrouvailles, qui interviennent 24 h après le retour du Président de la République de son séjour français, mais surtout au lendemain de son annonce de l’organisation des futures élections législatives et municipales.
Jamais, depuis son accession au pouvoir en aout 2008 ni au temps de sa meilleure forme avant l’accident de Toueila en octobre dernier, le Président de la République n’a montré autant de zèle et de dynamisme de son pouvoir, ni de concertation avec ses plus proches collaborateurs avant ces tête-à-tête tenus hier avec le chef du gouvernement et le Chef d’Etat-major général des armées, au lendemain de son arrivée d’un long voyage et probablement d’une convalescence elle aussi certainement pénible.
Une verve qui pourrait avoir un objectif politique, dans la mesure où elle montre aux opposants que l’homme fort du pays est bien là et que contrairement aux doutes nourris sur son état de santé, il tient toujours les rênes du pays entre ses mains comme auparavant. Ce qui n’empêche pas d’autres observateurs de penser que ces concertations corroborent plutôt les propos de l’opposition, selon lesquels, le chef de l’Etat n’est pas encore totalement rétabli et qu’en convoquant le PM et le Chef d’Etat-major général des armées, il tient à être au parfum de certains détails politiques et sécuritaires intervenus pendant son absence. Ceci est d’autant plus vrai que les opposants radicaux estiment que l’éclipse de 3 semaines du président de la République du devant de la scène, avant son apparition à la cérémonie de remise du prix de Félix Houphouët Boigny au Président français est due à une convalescence rapprochée, lui imposant un repos physique et intellectuel dont loin de tout effort propre aux dirigeants des Etats.
Ce que les soutiens de Ould Abdel Aziz réfutent totalement. En effet, l’UPR et les autres partis de la majorité sillonnent tantôt dans la discrétion, tantôt de manière solennelle le pays dans le cadre d’une précampagne électorale pour assurer les devants d’une consultation régulièrement réaffirmée par les autorités notamment la Ceni et consorts. Une option que des analystes créditent fortement inscrivant ces dernières réunions du Président de la République avec les sommets de l’administration civile et militaire dans le contexte de mobilisation générale pour ces consultations décivises. D’ailleurs, cette verve perceptible au niveau de toutes les articulations de la pyramide Etat et de la majorité n’est-elle pas édifiante pour comprendre que le pouvoir est en train de forcer le rythme électoral pour régner demain sans partage à la tête du pays, en raison de l’absence d’un réel challenger pour ses candidats mis dans la course électorale ?
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 10/06/2013{jcomments on}
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