Main basse sur le marché de la capitale

(Crédit photo : anonyme)

Quelques jours seulement après son entrée au gouvernement, Ba Yahya Bocar ministre de l’habitat, de l’urbanisme et de l’aménagement du territoire donnait le coup d’envoi des travaux de construction de 16 hangars commerciaux au niveau du du terrain nu situé au sud du marché Capitale.

D’après nos informations, Foyl Ould Lahah, Mohamed Limam Ould Benne et Hamady Ould Bouchraya ont tous tenté de négocier avec les héritiers de feu Sid’El Mokhtar Ould Yahya N’Diaye la régularisation de ce terrain nu contre leur désistement sur sa moitié. Rappelons que ce terrain avait fait l’objet d’une transaction entre Mokhtar Ould Daddah par le biais de son ministre des Finances Soumaré Diaramouna et Sid’El Mokhtar Ould Yahya Ndiaye qui cédait en échange une maison à Akjoujt et qui devait servir de siège à la SOMIMA. La Somima avait pris possession de la villa mais les héritiers de feu Sid’El Mokhtar Ould Yahya Ndiaye continuent à courir derrière leur bien qui n’a pas encore fait l’objet d’un acte formel.
Toujours est il que les autorités actuelles, sans concertation ni avec les autorités locales ni avec les ayant droits on entamé la construction de hangars sur une superficie de trois milles mètres carrés sur la moitié du terrain. Les travaux auraient été confiés de gré à gré à une entreprise proche du chef d’Etat Major de l’armée nationale. Bien entendu toutes nos tentatives auprès des concernés sont demeurées vaines un voile pudique recouvre toute cette histoire qui pourrait être l’un des plus grands scandales de ces dernières années, car il s’agirait de la spoliation d’un domaine privé ou sensé l’être au profit d’autres privés qui loueront les hangars plusieurs années pour se faire rembourser sa construction est-ce un autre troc comme celui de l’aéroport ?
Le nouveau ministre, qui a sans doute pris le train en marche, a précisé que cette « réalisation entre dans le cadre de la concrétisation de la volonté des hautes autorités du pays relatives à l’organisation du marché de la capitale afin d’y renforcer les mesures de sécurité. »
Il a ensuite ajouté que l’Etat supporte entièrement les coûts et charges de cette réalisation qui devrait s’achever dans 8 mois.
Pour sa part, contacté par l’AMI, M. Sow Amadou Moctar, directeur des bâtiments et équipements publics, a ajouté que le projet a nécessité un financement global de 230 millions d’Ouguiyas sur fonds propres de l’Etat.

Empiétement sur les prérogatives de la CUN
Quelques jours plus tard, le président de la CUN Monsieur Ahmed Ould Hamza sort de sa réserve et tape du poing sur la table. A la suite de nombreuses demandes émanant de citoyens, le président Hamza affirme qu’il n’a été associé ni de prés ni de loin à ce projet restructuration du marché. Et Hamza d’ajouter : « La Communauté Urbaine de Nouakchott considère que la réalisation de ce hangar et d’échoppes, ne contribue pas à satisfaire toute la demande d’emplacements pour les marchands ambulants, renforce la désorganisation du marché, encourage la promotion du commerce ambulant, et l’occupation illégale des places publiques par des marchands ambulants visant ainsi à être recasés dans ce nouveau hangar. Ce hangar ne s’intégrera pas dans le schéma d’aménagement global du centre ville qui s’oriente vers la construction d’immeubles modernes par la SNIM et la BCM et affectera négativement la cohérence de celui – ci. » Tout est dit !
La loi n° 2001-51 du 19/07/2001, prévoit que les marchés et les abattoirs relèvent de la compétence de la Communauté Urbaine de Nouakchott. Dans les faits ces différentes structures lui ont été tout bonnement soustraites par le fait de l’Administration.
La CUN poursuit qu’elle avait mainte fois tiré la sonnette d’alarme soulignant le danger que constituait la poursuite de l’exploitation du marché actuel. Et que dans le but de sa reconstruction, elle affirme avoir obtenu 122.000 euros auprès de l’Agence Française de Développement (AFD) pour financer une étude de préfaisabilité institutionnelle et financière. Seulement, comme à son habitude pour tous les projets engagés par l’actuel président de la CUN, l’Administration traîne les pieds. En tout état de cause, la CUN proclame dégager toute responsabilité quant aux risques et sinistres pouvant résulter du plus que probable effondrement du marché capitale.

B.C.

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 21/05/2013{jcomments on}

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