Avec la grève des dockers-villes qui prend de l’ampleur, poussant les grossistes de la Capitale à fermer boutique et les détaillants à spéculer sur les prix, une grave crise alimentaire s’installe à l’horizon.
La situation est aggravée par la paralysie du Port de Nouakchott qui alimente le marché national en produits divers, alors qu’une hausse des prix des denrées de première nécessité commence à étrangler les ménages. En effet, plusieurs commerces en centre ville ont baissé les rideaux de leur store, face à la détérioration de la situation sécuritaire consécutive à la colère des porteurs et le rush des vandales de tout acabit. L’atmosphère délétère qui a débuté le dimanche 12 mai dernier est le fruit d’affrontements violents entre des dockers qui réclament l’application des accords conclus en 2011 leur conférant une nouvelle tarification et des forces de l’ordre qui sévissent par grenades lacrymogènes et matraques interposées.
Las de sévir, les deux camps se font face, ce qui fait dire aux commerçants que l’Etat a montré son incapacité à imposer sa puissance et à assurer leur sécurité ainsi que celle de leurs biens. D’étonnement en étonnement, les commerçants soulignent que même leurs propres salariés sont empêchés par les grévistes de faire leur travail, au milieu de la confusion générale. Tout a commencé lorsque sous la pression des dockers du Port de Nouakchott, les autorités publiques ont signé un protocole d’accord revalorisant leur force de travail. Bien que ces accords n’aient pas encore été appliqués, face au refus des importateurs de souscrire aux termes de l’accord qui accorde une augmentation de 500 UM au prix de portage à la tonne, les dockers de la ville se sont rappelés d’un protocole d’accord qu’ils avaient signé en 2011 et jamais appliqués avec les commerçants, aux termes duquel, ils devaient obtenir un pris de 1,5 UM à la tonne au lieu de 0,5 UM qui leur est aujourd’hui consenti. La Confédération libre des travailleurs de Mauritanie (CLTM) a dans ce cadre publié hier un communiqué dans lequel elle dénonce le comportement arbitraire et la cupidité des gros commerçants qui privilégient leurs propres intérêts mercantiles aux dépens de la masse servile des dockers.
L’organisation syndicale, à laquelle se sont joints plusieurs partis de l’opposition, comme Tawassoul, le RFD et l’UFP, mais aussi les antiesclavagistes d’IRA, a d’autre part dénoncé l’usage des armes à feu par certains commerçants pour intimider les dockers. Et de citer le cas de l’homme d’affaires Sid’Ahmed Ould Ghadda et du jeune fils d’Ahmed Ould Moussafar qui auraient brandi des armes lorsque les porteurs se sont insurgés contre l’engagement par ces derniers de dizaines de travailleurs étrangers pour les suppléer. La responsabilité de l’Etat dans la détérioration de la situation et l’escalade en vue, a été pointée du doigt par les acteurs de la scène sociale et politique, qui craignent la montée de la violence.
MOMS
Source : L’Authentique le 16/05/2013{jcomments on}
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