La majorité chez le Président : « Pour le meilleur et pour le pire ! »

(Crédit photo : Le Rénovateur)

Le Président de la République M. Mohamed Ould Abdel Aziz devra tenir aujourd’hui lundi 13 mai courant, sauf changement impromptu de dernière minute, une réunion avec ses soutiens de la majorité, représentés à l’audience très attendue par un groupe de parlementaires issus de cette coalition des partis fidèles au pouvoir.

Une rencontre qui n’a rien d’anormale dans la tradition politique des régimes démocratiques, à la différence d’un autre tête-à-tête toujours impossible, lui aussi baromètre de la bonne santé de l’Etat de droit, entre l’homme fort de Nouakchott et ses opposants radicaux.

Toutefois, le fait que ses retrouvailles se déroulent dans un contexte particulier, caractérisé d’une part par une polémique interne à la majorité sur la feuille de route de sortie de crise de Messaoud Ould Boukheir et d’autre part par le rejet total d’une aile de la majorité de la mise en place d’un gouvernement d’union nationale élargi, laisse l’opinion sur sa faim, sur les dessous d’une rencontre entre le chef de l’Etat et ses appuis qui pourrait créer l’heureux événement par un changement spectaculaire de position, sinon en manifestant une attitude plus assouplie que celle qui prévalait ou au pire des cas pour l’impasse politique persistante, une affirmation de l’agenda électoral unilatéral préétabli.

Tous les regards sont rivés ce lundi sur le palais présidentiel où le Président de la République devra recevoir des parlementaires de sa majorité à quelques heures de l’ouverture de la prochaine session parlementaire ordinaire prévue aujourd’hui à partir de 17h.

Ould Abdel Aziz tient-il à cette occasion à donner des instructions fermes à ses interlocuteurs pour mieux se batailler à la prochaine rentrée parlementaire face à leurs collègues de l’opposition toujours agressifs à l’endroit de son régime et toujours tenaces à son Rahil?

Ou bien leur recommandera-t-il – ce qu’ils haïssent le plus- de renoncer à leurs classiques réserves vis-à-vis de la feuille de route de Ould Boulkheir et de consentir de nouveaux sacrifices dans l’intérêt général du pays « pour le meilleur et pour le pire », en s’ouvrant à l’opposition radicale pour se concerter ensemble sur une nouvelle page politique assainie capable de prémunir le pays des nombreux défis qui le guettent et de donner à chacun des deux protagonistes ses chances du « mariage politique de raison »?

Ou bien encore, l’agenda électoral fixé au calendrier officiel de la Ceni à octobre prochain sera le principal mot d’ordre de cette rencontre à défendre le long de la prochaine session parlementaire, pour qu’il soit le plus présent dans les joutes oratoires des deux chambres, sur les antennes des médias officiels et privés, pour susciter chez l’opinion une avant-préparation psychologique à la future échéance électorale, et gagner en conséquence, des points de plus face à la COD, en la rendent indécise devant un public lassé de se retrouver éternellement devant les mêmes élus et impatient d’aller aux urnes pour désigner des représentants plus soucieux de ses préoccupations et moins passionnés par les querelles stériles des milieux politiques.

Autant de questions qui méritent d’être posées et qui devront restées sans réponse d’ici la future interpellation des membres du gouvernement, car la séance de cette journée ne sera pas plus qu’une cérémonie d’ouverture, pour pouvoir donner des premiers éléments de discernation sur les intentions des parlementaires de deux camps, permettant de savoir si le pays se dirige vers l’apaisement ou si par contre, a de forts risques d’organiser

les futures élections dans une atmosphère de forte effervescence politique. Toujours est-il que par rapport à cette session parlementaire, la COD compte organiser mercredi prochain une conférence de presse sur le thème « Notre vision pour des élections libres, honnêtes et transparentes ». Suffisant, pour comprendre qu’elle n’ira pas, à l’état actuel des choses à l’élection d’octobre 2013, à moins que cette rencontre entre Ould Abdel Aziz et ses soutiens ne soit le début d’une délivrance du pays d’une interminable crise.

Md O Md Lemine

Source  :  Le Rénovateur le 13/05/2013{jcomments on}

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