L’avenir des FLAM dépend du règlement de la question nationale. Son projet sociétal et social s’inspire du Manifeste de 86 et la rencontre avec le président mauritanien s’inscrit dans le cadre d’une campagne d’information tous azimuts. Ce sont là les grandes lignes développées par le vice-président du mouvement pour sa première sortie médiatique cette semaine à Nouakchott.
Un baptême de l’air de Ibrahima Sow presque réussi malgré quelques anicroches avec la presse nationale.
Pour le vice-président du mouvement négro mauritanien (FLAM) chaque jour qui passe est une victoire depuis qu’il est rentré au bercail. Comme prévu la première sortie médiatique est une rude épreuve. Ibrahima Sow avait beaucoup de choses à dire aux journalistes qui ne l’ont pas ménagé. Le numéro deux s’en est sorti en mettant plein feu sur le long processus du redéploiement du mouvement à Nouakchott qui ne sera effectif que dans quatre mois au moins. Une façon d’assurer les militants et les observateurs qui s’interrogent sur les moyens de ce retour et la place surtout des FLAM sur la scène politique .Pour l’instant les dirigeants ne s’enflamment pas dans un pays où ils sont toujours mal aimés et où le doute subsiste toujours au sein de la classe dirigeante. L’avenir du mouvement en dépend mais beaucoup plus du règlement de la question nationale sur la cohabitation des différentes composantes de la Mauritanie. En attendant c’est la prudence pourvu que les cadres rentrent le plus rapidement. Anticipant ce calendrier Ibrahima Sow est revenu sur les priorités de l’heure une campagne de sensibilisation tous azimuts. La rencontre avec Ould Aziz et Sarr Ibrahima de l’AJD-MR et Bâ Mamadou Alassane du PLEJ s’inscrit dans ce cadre. Il s’agit de premières consultations qui marquent la volonté du mouvement à rassembler malgré les différences car une nouvelle épreuve attend les militants au tournant avec certainement la création d’un parti. De toute façon rien ne presse. Les FLAM n’entendent pas s’identifier aux partis traditionnels existants très électoralistes et populistes. Le projet sociétal et social mis en avant s’inspire du Manifeste de l’opprimé de 86 qui est d’actualité aujourd’hui dans un pays où existent toujours la discrimination envers les Noirs et la résurgence de l’esclavage où l’avenir est incertain pour ces communautés linguistiques. Hier comme aujourd’hui et demain la solution réside dans le dialogue national. C’est le sens de l’histoire qui s’est presque arrêtée en avril 1989 avec près de 120000 noirs déportés au Sénégal et au Mali. Et des soldats et milliers de paysans et éleveurs tués. Pour les combattants de la liberté ces crimes commis sous le régime de Ould Taya ne doivent pas rester impunis. Le dirigeant flamiste a bon espoir que le devoir de justice n’exclut pas le pardon. Enfin très maladroitement le numéro deux est sorti de sa timide carapace pour donner l’ impression d’un donneur de leçons aux journalistes qui n’hésitaient pas à lui poser des questions qui fâchent sur l’identité du mouvement et son rapprochement avec le régime de Ould Aziz. L’exercice a été difficile mais instructif .Espérons que le prochain congrès se tienne même à Nouakchott.
Bakala Kane{jcomments on}
(Reçu à Kassataya le 06/05/2013)
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