Jadis militant syndical de la CLTM, l’ancien ministre Mohamed Ould Yarg est aujourd’hui, Secrétaire Général de la Confédération Mauritanienne des Travailleurs (CMT).
Une centrale forte de 18 syndicats professionnels qui se fraie un chemin depuis sa naissance le 31 janvier 2012. Cette année, la CMT en est à sa deuxième année d’exercice mais avec un programme ambitieux.
Mohamed Ould Ahmed Ould Yarg, docteur dentiste de son état, a indiqué à l’occasion de la marche du 1er Mai, qu’il a quitté la CLTM parce que «cette centrale a dévié ses objectifs ». A en croire notre interlocuteur, « pour résoudre les problèmes des travailleurs, il faut, selon moi, rapprocher et regrouper les mouvements syndicaux pour faire de fortes propositions et contribuer au dialogue social en vue de parvenir à une paix social». Or, chez certains, comme à la CLTM, on pense autrement. Le Secrétaire Général, Samory Ould Beye, aujourd’hui 1er vice président du parti politique Moustaqbel, se préoccupe plus des questions de politiques que des questions de travailleurs. Mieux, lors de la grève des dockers, son représentant au port aurait voulu casser cette grève. Ce qui n’a pas été du goût des dockers qui ont fustigé ce comportement « indigne » d’un syndicaliste.
Ould Yarg qui a compris très tôt, a quitté ce mouvement syndical pour créer sa propre centrale syndicale avec certains ténors dont Sid’Ahmed Ould Saleck, membre du bureau exécutif et responsable de l’éducation ouvrière. « Aujourd’hui, les travailleurs et autres partenaires sociaux ne croient pas aux mouvements syndicaux » soutient Ould Yarg. A l’en croire, la CMT dès sa création s’est attelée à lancer un appel à l’unité et à prendre l’initiative qui a réuni autour d’une même table les responsables syndicaux, le gouvernement, le patronat pour discuter et signer le programme PPTD (Programme pays pour un travail décent) du BIT.
«Nous travaillons à faire de la CMT un puissant organe au sein du mouvement syndical national et international pour rompre tout lien entre le mouvement syndical et les dérives irrespectueuses des règles syndicales et les tendances mercantiles ». Pour Ould Yarg, cela permettrait à se «débarrasser du clientélisme, du népotisme, de l’esprit partisan étroit et du repli sur soi » a-t-il soutenu dans son discours à l’occasion du 1er Mai.
Pour un mouvement syndical fort
Le secrétaire général de la CMT a appelé au rapprochement de l’ensemble du mouvement syndical afin de conjuguer les efforts pour atteindre leurs objectifs. Pour ce faire, il a tendu la main à l’ensemble des centrales syndicales et à tous les cadres syndicaux dans le pays en vue de «contribuer à la confection d’une nouvelle mentalité favorable à la juste cause des travailleurs et à l’intérêt supérieur du pays».
Il a à cet effet, demandé la mise en place d’un observatoire du travail à titre consultatif regroupant la direction du travail, le patronat et les travailleurs pour échanger sur toutes les questions liées aux travailleurs, l’instauration d’un système de co-gestion pour mettre fin au laxisme, au laisser faire et à la gabegie. En claire, il s’agit pour Ould Yarg de faire émerger de nouvelles conditions de bonne gestion pour éradiquer toute forme d’exploitation des travailleurs. Ould Yarg a également exigé la réduction des denrées de bases, du prix du gaz butane et des carburants, des médicaments et des produits pharmaceutiques, une réduction significatives des prix des engrais et intrants agricoles. Toutefois, le SG de la CMT a proposé la réduction fiscale au profit des petits commerçants de détail et vendeurs de légumes, l’application des prix unifiés des denrées essentielles au niveau du plan EMEL 2013 et les élargir aux boutiques et commerces sur toute l’étendue du territoire. Une plateforme résumant les doléances des travailleurs syndiqués de la CMT a été lue par Sid’Ahmed Ould Saleck et sera remis au ministre de l’Emploi.
I.Badiane
Source : Tahalil Hebdo le 01/05/2013{jcomments on}
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