Comment réagira le pouvoir au départ de la CP ?

(Crédit photo : Le Rénovateur)

Et ce qui devait arriver arriva : Les partis de la convergence patriotique (ADIL, MPR et RD) ont annoncé dimanche, au cours d`une conférence de presse, à Nouakchott, leur retrait de la majorité présidentielle principal soutien du président de la République Mohamed Ould Abdel Aziz.

Les leaders de la Convergence démocratique Kane Hamidou Baba pour le MPR, Moustapha Ould Abeidarahmane pour RD et Yahya Ould Waghf pour Adil ont affirmé que la majorité présidentielle« « n’est plus un cadre idéal de mise en œuvre des attentes et espoirs du peuple mauritanien. »

En fait, le désamour entre le pouvoir – on n’ose parler de majorité – et ces formations politiques qui n’ont jamais, en réalité, accepter le leadership de l’Union pour la République (UPR) ne date pas d’aujourd’hui. Adil étant l’ancien parti au pouvoir sous la présidence de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdallahi, il n’a peut être jamais digéré que l’’UPR constituée essentiellement de certains de ses anciens cadres et du groupe dit des « indépendants » sous la transition militaire 2005-2006, lui rafle la mise. De leur côté, le Mouvement pour la Rénovation (MPR) et le Renouveau Démocratique (RD) des députés Kane Hamidou Baba et Moustapha Ould Abeiderrahmane, ont toujours mis en avant des revendications allant dans le sens de l’option « participative » à la gestion du pouvoir et non pas le suivisme hérité du défunt PRDS sous le président Taya.

Pour l’instant, la sortie de ces trois partis de la majorité ne peut être appréciée en termes de perte électorale pour le président Aziz, le rapport de force entre les formations politiques étant difficilement appréciables aujourd’hui, mais, moralement et politiquement, c’est incontestablement un coup dur pour le pouvoir. Ce dernier s’attèlera, comme par le passé, à « travailler » les instances dirigeantes de ces partis ainsi que leurs bases pour susciter des départs, comme cela a été fait pour le RFD, d’Ahhmed Ould Daddah, et récemment pour Adil lui-même, avec le départ de grands noms comme Yahya Ould Sid’El Moustaph, conseiller à la Présidence de la République et d’El Alia Mint Menkouss et de Zeinebou Mint Nahah. Une tactique qui consiste à faire croire à l’opinion publique nationale et internationale que la décision de quitter la majorité présidentielle ne plait pas à tout le monde et qu’elle risque même de faire imploser ces formations. Le même « tour » avait été joué à Ahmed Ould Daddah, en 2008, quand il avait décidé de ne plus soutenir la « Rectification », parce qu’à l’époque le général Aziz avait décidé de se porter candidat à la présidentielle. Il avait alors été lâché par le député Kane Hamidou Baba, qui aujourd’hui refait le même coup pour Aziz, et par Mohamed Ould Boillil, alors député qui a été nommé par la suite ministre de l’Intérieur, ainsi que par l’ancien ministre Cheikh Ahmed Ould Zahav, qui se trouve depuis à Genève comme ambassadeur représentant la Mauritanie auprès des organisations du système des Nation unies. C’est dire tout simplement, qu’en quittant le « navire » de la Majorité, les partis Adil, MPR et RD entrent, eux-mêmes, dans une zone de turbulence dont il leur sera difficile de sortir indemnes.

Sneiba

Source  :  Elhourriya le 23/04/2013{jcomments on}

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