Une véritable chasse aux chauffeurs de taxi étrangers est actuellement menée par les limiers du GGSR (Groupement de la sécurité routière).
En effet, le retrait systématique des permis étrangers a été engagé dans une démarche que d’aucuns ont interprété comme un début d’exécution du programme de mauritanisation du métier de chauffeur de taxi en Mauritanie. Il s’agit d’une vieille revendication du syndicat des chauffeurs, mais les étrangers visés dénoncent une action non institutionnelle qui n’a pas été largement portée à l’attention du public.Ce qui est sûr, les mesures en cours ont créé un véritable problème, car les files d’attente s’allongent dans tous les artères de Nouakchott face à la rareté des moyens de transport. Certains ont interprété ces mesures draconiennes menées actuellement comme une réponse maladroite apportée à la recrudescence des crimes et délits accomplis sous le couvert de taxi. Seulement, font remarquer certains, parmi les dizaines de cas répertoriés dans ce domaine, le nombre d’étrangers mouillés dans ces pratiques ne représentent pas 1%, si l’on se réfère aux statistiques détenus par les ONG de défense des femmes victimes de viol ou d’agression. Ils soutiennent que même après l’interdiction aux étrangers de pratiquer le métier de taxi, le phénomène du banditisme via les moyens de transport continuera tant qu’une réorganisation vigoureuse du secteur ne sera pas menée. Il s’agit en premier lieu d’interdire les taxis clando, en n’autorisant le transport qu’aux seules voitures répondant aux normes légales lié à l’exercice de la fonction de taximan, à savoir un permis de conduire catégorie transport, la peinture jaune et vert des taxis et la mise en exergue du numéro d’identification en gros caractères sur les portières avant.
La mise à norme du transport routier urbain, avec la mauritanisation de l’emploi, permettra ainsi de mieux contrôler le trafic et de faire baisser le taux d’agression, d’enlèvement et de viol. Il contribuera également à résorber le taux du chômage dans le pays, en offrant des emplois arrachés aux étrangers aux nationaux, comme c’est le cas dans tous les pays où cette mesure est en vigueur depuis des lustres. Certes, le phénomène des clando continuera à persister, et il sera de la responsabilité des autorités de le résorber par des mesures énergiques et sans complaisance, affirme Isselkou, un chauffeur membre du syndicat des transporteurs. Après cette première bataille de la mauritanisation, a-t-il ajouté, il s’agira de passer à la seconde étape qui consiste à faire respecter aux employés la règlementation du Code du travail en vigueur et qui n’a jamais été respectée en Mauritanie. Selon lui, les chauffeurs en Mauritanien vivent un véritable système esclavagiste, ne bénéficiant ni du droit à une cotisation sociale, ni prise en charge médical. Un chauffeur qui tombe malade, qui trouve la mort dans un accident de la circulation, se fait amputer ou qui s’en sort avec une blessure handicapante, est aussitôt renvoyé comme un chiffon sans droit et remplacé aussitôt.
Ahmed B.
Source : L’Authentique le 08/04/2013{jcomments on}
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