Les Mauritaniens réagissent à la nomination du nouveau leader d’AQMI

(Crédit photo : AFP)

La nomination de Yahia Abou El Hammam comme nouveau commandant d’al-Qaida alimente les discussions en Mauritanie.

« Il a été désigné il y a quelques jours comme le nouveau chef d’AQMI pour la région s’étendant de Ghardaïa, dans le centre-sud de l’Algérie, à la région de l’Azaouad au nord du Mali, mais il doit encore être confirmé dans ses fonctions lors d’une réunion de la direction d’AQMI », a expliqué Mohamed Mokeddem, directeur de la chaîne de télévision algérienne Ennahar TV le dimanche 25 mars à l’annonce de cette information.

Son prédécesseur Abou Zeid (de son vrai nom Mohamed Ghadir), le chef de la brigade Tariq ibn Ziyad, a été tué à la fin du mois dernier dans les monts des Ifoghhas au Mali, ont confirmé samedi les autorités françaises.

El Hammam (de son vrai nom Djamel Oukacha) est un proche d’Abdelmalek Droukdel, a fait remarquer Jidou Ould Sidi, journaliste spécialisé dans les questions de sécurité.

Tous deux appartiennent au « groupe d’Alger », qui désigne les terroristes de haut rang nés dans la région de la capitale algérienne, a-t-il souligné.

Ould Sidi a également rappelé le rôle actif joué par Oukacha dans la guerre menée par le Groupe islamique armé (GIA) contre le gouvernement algérien dans les années 1990.

« Oukacha aurait rejoint le Nord-Mali en 2004. Sa présence avait également été signalée parmi le commando ayant attaqué une caserne militaire en 2005 en Mauritanie. Il serait aussi impliqué dans l’assassinat en 2009, toujours en Mauritanie, de l’Américain Christopher Leggett, qui travaillait pour une ONG », a-t-il précisé.

Selon Ould Sidi, le successeur d’Abou Zeid, âgé de 34 ans, aurait très vite gravi les échelons au sein d’AQMI.

« Son parcours n’est pas aussi fameux que celui des autres chefs de l’organisation et il n’a pas l’envergure d’un Mokhtar Belmokhtar. »

« C’est un djihadiste convaincu qui ne change pas de position pour de l’argent », a indiqué Le Figaro citant Jean-Paul Rouiller, directeur du Centre d’analyse du terrorisme basé à Genève.

Oukacha a également passé dix-huit mois dans une prison algérienne au milieu des années 1990. Passé du Groupe islamique armé au Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), il a été actif dans le Nord de l’Algérie, dans la région kabyle de Tizi Ouzou.

« La désignation d’Oukacha intervient dans un contexte difficile pour AQMI, qui est actuellement aux aguets du fait de l’intervention franco-africaine au Nord-Mali », a expliqué le spécialiste du terrorisme Sidati Ould Cheikh.

« Sa priorité sera certainement de tenter de réorganiser ses troupes en les réaffectant. Elles ont subi des pertes que l’on dit très importantes aussi bien en hommes qu’en matériel. Il lui faudra trouver des hommes de la trempe d’Abou Zeid et de Belmokhtar, que l’on présente aussi comme mort », a-t-il ajouté.

Mais il souligne que malgré l’intervention militaire internationale en cours dans le Nord-Mali, « la menace terroriste est loin d’être écartée ».

« Elle interpelle les pays de la région, ainsi que la communauté internationale dans son ensemble, sur l’urgence d’une action résolue et intégrée », a-t-il ajouté.

Bakari Gueye

Source  :  Magharebia le 26/03/2013{jcomments on}

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