Zouerate : Une affaire d’esclavage prend une tournure diplomatique

(Crédit photo : anonyme)

Dimanche 04 mars 2013, à Zoueirat, M’Hamed Ould Brahim et son fils Salem Ould Brahim avaient été inculpés pour pratiques esclavagistes.
Le dossier de ces esclaves et leurs deux maîtres trouvés dans une zone militaire interdite (entre Chegatt et Lemgheîty) et ramenés par une unité de l’Armée nationale, prend une tournure diplomatique avec une mission de cinq sahraouis dont deux officiels venus à Zouerate.

L’affaire avait défrayé la chronique jusqu’à déplacer Boubacar ould Messaoud, président de SOS esclaves en compagnie de l’avocat de l’organisation pour encadrer la famille victimes d’esclavage. Le tribunal de Zoueirat avait tranché en plaçant les deux présumés esclavagistes sous mandat de dépôt dans la prison civile de la ville. Mais, l’affaire est en train de prendre une ampleur diplomatique.
M’Boirik ould Béchir père de Maatalla et de Chweida (mère des 8 enfants) a indiqué que toute sa famille possède la nationalité sahraouie et qu’il est venu de son propre gré pour voir ses enfants et repartir avec eux.
Ould Béchir a dit qu’il n’est pas esclave mais cela fait longtemps qu’il ne vit pas avec sa famille, il vivait avec une autre femme et ne savait rien de ce qui se passait. Parti voir le procureur de la République, ce dernier lui a dit de porter plainte, ce après quoi il l’a envoyé à la gendarmerie pour interrogatoire.

Les présumés esclavagistes sont des sahraouis.

L’un des émissaires sahraouis, l’activiste des droits humains, Mahmoud ould Messaoud OUlD M’barek a indiqué que le père accusé d’esclavage et emprisonné est de nationalité sahraouie, « une famille respectée qui n’a pas besoin de preuves, connue de tous, vivait à M’GHadir, soulignant qu’ils ont été victimes de tracasseries de la partie prenant en charge le dossier de Maatalla, et avaient fait recours au procureur de la République qui a exigé une plainte du père de la famille. « Maatalla a enlevé son père de nos mains par la force qui a passé une nuit complète avec eux, le matin, ils nous ont refusé d’accéder à lui. Nous sommes venus aux autorités mauritaniennes pour récupérer nos ressortissants qui doivent purger leur peine dans leur pays la R.A.S.D, au milieu de leurs familles, ils ne sont pas des mauritaniens même s’il y a des relations séculaires de coutumes d’usage de sang », assure ould M’Barek.

Il n’ya pas de différence de teint au Sahara.

A propos de cas supposés ou réels d’esclavage dans son pays, l’activiste humanitaire sahraoui a précisé que l’article 25 de la loi Fondamentale sahraouie dispose que « chaque citoyen a le droit et les obligations reconnus et protégés par la Constitution sans différence ni discrimination », poursuivant que lors d’une session parlementaire de 2010, l’article 148 a été adopté incriminant toute pratique d’esclavage d’une peine d’emprisonnement de 10-20 et d’une amende. « Tout cela prouve qu’en RASD, il n’y a pas de pratique d’esclavage, mais, nous sommes comme tous les peuples, c’est une réalité sociale que vit beaucoup de peuples, dans n’importe quel peuple, il y a des séquelles, des analphabètes qui ignorent la loi. Je n’ai jamais vu de cas d’esclavage, sauf peut-être dans des zones enclavées, surtout les nomades, déclare Ould M’Barek.
. Il a ajouté que, les peuples doivent s’unir et ne pas se diviser, se mettre du côté des victimes jusqu’à Leur restaurer tous leurs droits, la solution dans le cas d’espèce ne doit pas sortir de la morale, de la chaaria et bien sûr du droit, soutenant que les deux éléments sous mandat de dépôt sont sahraouis, et si réellement le crime dont ils sont accusés existe, il doit être traité devant les juridictions de la R.A.S.D.
A noter que Maatalla ould M’Boîrik, le premier à se libérer du joug esclavagiste, a quitté Zouerate pour Nouakchott, ce 14 mars, en compagnie de sa famille.

Compte-rendu D.S CP/ Tiris Zemmour

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 17/03/2013{jcomments on}

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