A l’occasion du 30èmeanniversaire le président des Forces de Libération Africaine de Mauritanie ( FLAM) a laissé entendre cette semaine que son mouvement est en bonne gestation c’est à dire de la lutte armée hier à un parti politique demain.
Et que les forces africaines sont déterminées à aller jusqu’au bout du redéploiement annoncé depuis le dernier congrés de Paris en 2011.
Samba Thiam entend ainsi donner une bonne image de son mouvement considéré jusqu’ici par ses détracteurs politiques comme des nationalistes étroits. Une diabolisation de tous les régimes qui se sont succédés à Nouakchott depuis 1984 avec l’arrivée au pouvoir de Ould Taya dont les dirigeants et militants ont souffert pendant très longtemps. Les FLAM devront ainsi apprendre à évoluer dans la légalité en opérant prochainement un retour définitif en Mauritanie. Après Dakar ce sera le tour de Nouakchott dans les jours à venir selon un rythme et un calendrier programmés par l’instance dirigeante. Une façon de rassurer les militants et sympathisants qui commençaient à s’impatienter et perdre espoir. En réalité les Forces africaines ont longtemps joué un rôle de victimes politiques du système raciste mauritanien. Elles pourraient devenir demain un parti progressiste et démocratique et une référence à condition de ne pas rater la dernière étape, le retour au bercail. Il s’agira entre autre de passer de la conviction à la responsabilité autrement dit être capable de privilégier les intérêts du collectif au détriment d’un groupe d’individus. Et surtout devenir des forces de proposition. L’enjeu du défi est énorme .Après 30 ans d’exil l’heure est à la construction. Le président des FLAM est conscient du chemin qui reste à parcourir parsemé d’embûches. Le régime de Ould Aziz n’a pas changé grand-chose à la cohabitation difficile des différentes composantes du pays depuis juillet 2009 et sans aucun doute il a tourné le dos à la réconciliation nationale et piétiné l’unité nationale et la cohésion sociale. Par conséquent il ne faudrait pas s’attendre à des miracles dans quelques jours mais à des adversités qui demanderont aux flamistes « plus de rigueur de discipline et de courage pour le changement à venir ».Dans cette nouvelle configuration il existe bel et bien une place à prendre dans une perspective peut-être de combinaisons avec les partis en présence ou tout simplement jouer à part sa partition. Il faudra alors éviter l’effet du communautarisme pour ne pas plonger dans le naufrage politique. Dans un paysage politique où il existe beaucoup de déçus des partis le rapprochement avec les populations analphabètes et des plus démunies est nécessaire pour lutter contre les inégalités et l’ignorance dans un pays qui recèle beaucoup de richesses accaparées par la classe dirigeante. La présence d’un courant populaire est indispensable pour proposer des solutions répondant aux préoccupations de l’heure. Samba Thiam le sait et demande à ses compatriotes beaucoup de confiance malgré une conjoncture économique difficile pour construire une Mauritanie nouvelle débarrassée de tous les préjugés et résolument tournée vers l’avenir.
Bakala Kane {jcomments on}
(Reçu à Kassataya le 17/03/2013)
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