Les spécialistes affirment qu’il est temps que la Communauté des Etats du Sahel-Sahara affronte le terrorisme et le crime.
Le conflit au Mali a dominé les débats lors du Sommet de la Communauté des Etats du Sahel-Sahara (CEN-SAD) organisé le samedi 16 février à N’Djamena, au Tchad, rapporte RFI.
Les dirigeants ont appelé à « soutenir le processus politique, diplomatique et militaire en cours afin de réaliser la stabilité au Mali », promettant quelque 760 000 euros pour venir appuyer l’AFISMA, la mission de soutien internationale menée par les Africains.
Vingt-quatre chefs d’état, réunis lors de ce Sommet ont exprimé leur inquiétude face à la menace sécuritaire planant sur la région du Sahel-Sahara.
Le président mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz a évoqué devant l’auditoire les efforts livrés par son pays pour sécuriser les frontières victimes des tentatives d’incursion des criminels, des terroristes et des groupes islamistes armés.
Ould Abdel Aziz a expliqué que la Mauritanie appuyait ces efforts de sécurisation par un projet d’enregistrement des populations et la création de documents sécurisés.
L’Union Africaine (UA) est prête à soutenir le travail livré par la CEN-SAD pour renforcer l’intégration et soutenir la sécurité dans la région, a expliqué Ramadan Lamamra, commissaire à la paix et à la sécurité de l’UA.
Outre les problèmes sécuritaires, les dirigeants ont débattu du développement économique et de la réforme de l’organe représentatif du Sahel-Sahara, en particulier après la mort de Mouammar Kadhafi.
Le président de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) Alassane Ouattara, par ailleurs chef de l’état ivoirien, a appelé le groupe à jouer son rôle dans l’intégration économique des états membres et à avancer davantage vers le développement.
Le groupe de la CEN-SAD formera un comité ministériel miniature en charge de la révision des régulations et des réglementations.
« Je pense qu’il est temps que les états membres de ce groupe traitent les défis qu’ils doivent affronter, sinon ce sera inutile », a commenté Ahmed Mouloud Ould Ida, professeur d’histoire à l’université de Nouakchott.
Ould Ida a remarqué que les plus importants de ces problèmes sont le terrorisme et les trafics dans le désert et au Sahel.
« La Communauté des Etats du Sahel-Sahara doit faire face à ces défis à travers des efforts sécuritaires concertés et le développement local dans ces pays, et en accordant des droits aux minorités Touaregs », a-t-il conclu.
Abu Bakr al-Ansari, expert en relations internationales, a déclaré à Magharebia qu’il n’attend aucun changement majeur à l’issue de ce Sommet.
« Ces états doivent dépendre de leurs propres capacités et prendre eux-mêmes leurs décisions », a-t-il affirmé.
Il a ajouté que les états membres doivent tenter de résoudre leurs problèmes sociaux internes, seul moyen, selon lui, d’aboutir à la stabilité sociale et politique.
Le président du Tchad Idriss Déby a pour sa part vivement recommandé aux Africains de prendre leurs responsabilités au sein de leurs propres pays.
« On ne peut simplement plus rester comme cela plus de 50 ans après avoir pris nos indépendances », a-t-il dit.
Jemal Oumar
Source : Magharebia le 18/02/2013{jcomments on}
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