Pour le séjour nouakchottois de Sepp Blatter, la FFRIM a mis les petits plats dans les grands. C’est bien dans l’ordre normal des choses.
Notre chère et grande fédération, sans pareille et sans commune mesure en Afrique et même dans le reste du monde, selon le panégyrique, Sepp Blatter, a du cassé sa tirelire, au grand bonheur des fournisseurs, des intermédiaires, des tieba tieba et de la cour restreinte du président.
Tout ce beau monde s’est retrouvé durant toute la semaine dans le bureau du trésorier général avec des factures salées et fictives expédiées comme des lettres à la poste. Tout le monde a eu sa part du gâteau. La machine était parfaitement huilée. Des commissions occultes et des rétro commissions ont été perçues ça et là. Du coup, la FFRIM a tellement « dépensé sans compter » pour mettre le président du gouvernement mondial du football dans de bonnes conditions. On oublie, ne serait ce que le temps de la visitation de Blatter, les « contraintes budgétaires », l’ »austérité »à l’origine du licenciement de 18 agents de la FFRIM, en décembre dernier. La bonne gestion financière est passée sous trappe.
Ironie du comble, Sepp Blatter a joué un mauvais jeu en inaugurant des chantiers. Le ridicule ne tue pas au pays des médiocres.
Dégoûtante pièce théâtrale
En vrai griot, il n’a pas tari d’éloges louant les qualités(Théâtrales), l’exploit (honteux)de nos dirigeants forts en théâtralisation. La mayonnaise a tellement pris que Blatter, devenu du coup un contrôleur du bureau Véritas, s’est réjouit de la bonne qualité des installations (pourtant en chantiers) sans commune mesure dans le monde. Chapeau bas à la FFRIM pour la bonne mise en scène. Les metteurs en scène ont fini par prendre le pouvoir au sein de l’association nationale. Les membres du bureau fédéral relégués au second plan. Les collaborateurs proches ont pris les rênes de la fédération. Ils étaient bien visibles que nos élus.Les présidents des clubs de deuxième division n’ont pas été conviés au dîner organisé en l’honneur de la délégation de la FIFA. Sélectivité ou discrimination quand tu nous tiens!
Mohamed Lemine Ould Cheigguer dit Guemine ,ancien président de la FFRIM, un grand ami de Blatter-ce dernier lui avait affrété un jet privé pour lui permettre de prendre part au congrès de la FIFA en 1998 et de voter en sa faveur alors que l’Afrique s’était rangée sous l’impulsion du dictateur et chef de village africain Issa Hayatou derrière le suédois Lennart Johnsson-était là pour rappeler à la FFRIM qu’il fut le premier membre d’une commission sponsoring et marketing de la FIFA.Et que c’est lui qui a été pionnier, en faisant venir Blatter et Hayatou à Nouakchott, pour inaugurer le siège de la FFRIM(flambant neuf) et la réhabilitation du stade de la capitale. Ce n’était pas une mise en scène.
L’autre comédie est la présentation des Mourabitounette, l’équipe nationale féminine de football. Des majorettes ont été invitées à jouer à la comédie.Une idée de génie largement saluée par Joseph Sepp. Le fait est rarissime mais le mérite revient à la FFRIM d’avoir mise sur pied une équipe féminine de football dans une République Islamique. Il est vrai que les mollahs détestent le football surtout celui des femmes.
L’autre revers fut la conférence de presse de Blatter. Tous les observateurs de la scène sportive ont noté « l’absence déplorable de la vraie presse sportive ».
Ce scénario était prévisible avec la stratégie de « musellement « que la FFRIM avait décidé de mettre sur pied. La crème de la presse sportive représentant un échantillon des organes nationaux a fait, et à son honneur, faux bond. Le mot d’ordre de boycott général a été largement entendu par les reporters sportifs. Ils remportent ainsi une bataille. Pour sauver les meubles, les membres des différentes commissions spécialisées ont été réquisitionnés. Ils ont été transportés par bus pour pallier à l’absence de journalistes sportifs.
Pour sauver la face, la FFRIM opère depuis ce vendredi, une véritable stratégie de matraquage médiatique. Un communiqué aux allures d’une dépêche de la PRAVDA, invisible sur le site de la ffrim au moment où ce texte est mis ligne(17h 17mn) est envoyé à plusieurs rédactions de la place.
Les questions posées lors de cette conférence de presse de Blatter, frisaient le ridicule. Nous vous en citons quelques unes : « Comment se porte la coopération entre la FFRIM et la FIFA ? Quel est votre sentiment en venant en Mauritanie ? Que pensez-vous de l’action de la FFRIM ? Comment évaluez-vous le fort soutien des pouvoirs publics au football et la présence à la tête du département des sports d’une femme ? ».
Evidemment en bon diplomate, Blatter a loué « le potentiel du football mauritanien ».Mais, nous ne savons pas de quel football ou potentiel parle –t-il. Un football mauritanien classé lanterne rouge sur la planète footballistique. Non, Sepp se fout de nos gueules. Joseph ne pouvait pas au risque de créer un incident diplomatique dire que rien ne va en Mauritanie. Que tout semble foutre le camp. Que c’est de la merde. Il n’y a que votre serviteur, en toute modestie, qui puisse le clamer haut et fort.
Après la visite « pompeuse » de Blatter et la victoire en rase campagne, quels seront les répercussions financières sur les caisses de la FFRIM ? Les mois à venir seront difficiles. Il n’est pas exclu que des retards de salaires soient enregistrés. Les Mourabitoune seront en seconde position, les victimes « collatérales » de cette visitation. Faute de moyens, de qui se moque-t-on, mais quand on veut on peut non ! le programme de préparation du sélectionneur national a été chamboulé avant d’être rangé dans les tiroirs du trésorier général.
Cet argent aurait du aller aux sélections nationales, en proie à un ( in )activisme criant. Mais on s’en fout éperdument de leur sort. A quoi bon avoir un siège aux allures d’éléphant blanc alors qu’on a du mal à asseoir une académie, des centres de formation, à mettre sur pied des infrastructures dignes de ce nom et à mettre les footballeurs dans des conditions décentes?
Enfin, disons le avant le décollage du jet privé de Blatter, à hue et à dia,C’est le cadet des soucis de nos dirigeants.Oui, qui oserait nous défier ?
Thiam Mamadou
Source : Le blog de Thiam Mamadou le 08/02/2013{jcomments on}
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