Tout a été dit ces derniers mois sur les relations tendues entre le président de la République et l’argentier Mohamed Ould Bouamatou ; ce duo qui s’est battu main dans la main, avec toutes ses énergies militaires et financières pour présider politiquement et économiquement aux destinées de la Mauritanie au terme des élections présidentielles de juillet 2009.
Un pari relevé sans grande peine, mais, au lieu de consolider leurs liens, les deux camarades virent leurs rapports se compliquer très rapidement, au point que l’homme d’affaires pris la décision d’élire domicile dans le Maroc voisin pour éviter de mauvaises surprises toujours possibles d’un ami rompu aux volte-faces.
Cette semaine, ces relations ont pris un nouveau tournant dangereux avec ces présumées tracasseries fiscales t exagérées dont est victime l’empire financier de Ould Bouamatou, qui les trouve disproportionnées et destinées à le rayer totalement de la carte commerciale, économique et industrielle de la Mauritanie.
On se souvient, ces même relations s’étaient manifestées très figées auparavant, quand l’ancien soutien du président alors candidat à la magistrature suprême trouvât du plaisir à recevoir les bras grands ouverts son pire ennemi politique, en l’occurrence l’ancien chef d’Etat Ould Mohamed Vall qu’il avait accueilli en août dernier à sa résidence à Marrakech au Maroc, alors que Ely et Bouamatou étaient présentés à l’époque par les observateurs comme étant profondément hostiles l’un à l’autre.
Avec les récentes mises en demeure adressées par le fisc mauritanien à des sociétés appartenant à l’argentier pour s’acquitter de leurs impôts estimés à plusieurs milliards d’ouguiyas, au risque de s’exposer à des mises sous-scellé, les liens entre Ould Abdel Aziz et l’homme d’affaires atteignent le point culminant d’inimitié.
Alors, que les pouvoirs publics jouent toutes leurs cartes pour montrer que ces mesures sont conformes à la politique fiscale nationale et qu’elles s’appliquent indifféremment à toutes les sociétés opérant dans le pays, nonobstant la nature de leurs propriétaire, les soutiens de l’argentier sont certains qu’il s’agit d’une campagne aux dessous politiques, dirigée par des mains invisibles dont l’objectif est de ruiner Ould Boumaatou, en usant de tous les moyens pour conduire ses sociétés à fermer sous la contrainte de la faillite.
Ce bras de fer n’avait d’ailleurs pas tardé de susciter des interrogations de la part de certains leaders politiques dont le chef de file de l’opposition démocratique Ahmed Ould Daddah selon lequel, il y a une volonté manifeste des milieux affairistes proches des cercles du pouvoir d’exclure tout réel concurrent, notamment en usant de leur trafic d’influence pour monopoliser le marché national et y régner sans partage.
Selon Ould Daddah, la revendication de 5 milliards d’ouguiyas d’impôts par la direction générale des impôts au Groupe BSA détenu par l’argentier Bouamatou est superflue et ne tient compte d’aucune objectivité, muée par des objectifs purement politiques et népotistes.
Rien ne profile encore à l’horizon sur ce bras de fer qui le met en confrontation avec le fisc mauritanien, mais, des solutions intermédiaires qui peuvent satisfaire les deux parties ont souvent prouver leur efficacité dans ce genre de polémique qui arrivé à son paroxysme finit par se dissiper, ramenant à l’état ex anté.
En sera-t-il autant pour Ould Bouamatou ou le milliardaire sera-t-il contraint de s’inspirer de l’exil fiscal de l’acteur français Gérard Depardieu qui a renié son pays au même titre que d’autres nantis contrariés par le fisc français,pour rapatrier ses capitaux vers d’autres paradis
A la fois banquier, assureur, industriel, distributeur, Mohamed Ould Bouamatou est l’un des acteurs majeurs de la vie économique du pays qui a créé le groupe BSA (Bouamatou société anonyme). Il possède des intérêts au Mali, Niger et Sénégal entre autres. Il est actionnaire de la défunte compagnie Mauritania Airways, du premier opérateur de téléphonie Mattel en Mauritanie et de la Générale de Banque de Mauritanie.
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 22/01/2013{jcomments on}
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