Mauritanie : le difficile puzzle du conflit malien à résoudre pour Ould Aziz

(François Hollande arrivera t'il à convaincre ould Badel Aziz de  rejoindre les forces africaines pour la reconquête du Nord-Mali ? Crédit photo : Elysées)

Alors que le président mauritanien est de passage à Paris pour la suite de ses visites médicales l’opération Serval au Mali déclenchée depuis une semaine a entraîné par ricochet la prise d’otages en Algérie.

Une alerte pour Ould Aziz qui devra profiter de cette escale dans la capitale française pour confirmer ou infirmer sa participation à l’effort de guerre au Mali.

La reconquête du Nord-Mali par la France se poursuit avec les combats au sol et la chasse des islamistes qui occupaient les localités de Konna et Diabali au centre du pays. Déjà des milliers de maliens fuient les zones de guerre pour se réfugier notamment dans les régions frontalières de Fassala et de Bassikounou en Mauritanie. Pour l’instant Ould Aziz fait l’unanimité au sein de la classe politique mauritanienne qui approuve la non participation de Nouakchott à cette guerre au Mali. Mais ce consensus politique est d’une extrême fragilité si l’on considère tous ces déplacés maliens sur le sol mauritanien et surtout que cette opération militaire française a entraîné par ricochet la prise d’otages en Algérie. Tous les leaders de l’opposition reconnaissent la gravité de la situation et mettent en garde le chef de l’Etat contre une participation de la Mauritanie à ce conflit en particulier l’envoi de troupes. Mais depuis quelques temps ce sont les hésitations du chef supérieur des armées qui font craindre un changement de position. En s’entretenant cette semaine avec son homologue français à Abu Dhabi Ould Aziz a laissé entendre que son pays pourrait intervenir si le Mali le lui demandait. Un fléchissement que l’opposition pourrait exploiter à bon escient . Sur le front des combats Ould Aziz a intérêt à fermer ses frontières pour empêcher les infiltrations des islamistes et surtout pour ne pas laisser à ces derniers l’initiative de créer une autre zone d’insécurité avec la possibilité de faire des otages comme en Algérie en ce moment dans le site gazier d’ In Amenas. Qu’il s’engage autrement dans ce conflit au plan logistique et en permettant le survol de son territoire par l’aviation française c’est faire comme l’Algérie et ainsi la Mauritanie sera à la merci des terroristes qui vont tout faire pour l’entraîner dans ce bourbier. Mais le contraire c’est aussi se faire hara-kiri car les islamistes vont exploiter le maillon faible par rapport à son voisin algérien pour internationaliser le conflit qui a déjà commencé avec la prise d’otage en Algérie. L’autre puzzle difficile à résoudre pour Ould Aziz c’est le retour à Nouakchott des combattants de l’AZAWAD dont certains ont rendu les armes. Aux yeux de leurs frères ennemis d’Ansar Dine renforcés par l’AQMI et Mujao ce soutien pourrait être interprété comme une alliance contre eux. Autrement dit un bon prétexte pour attaquer la Mauritanie à tout moment afin de l’obliger à faire la guerre. Entre le marteau et l’enclume le président mauritanien ne peut pas échapper à toutes les batailles en même temps. Les observateurs s’interrogent maintenant si François Hollande arrivera à infléchir sa position c’est-à-dire à le convaincre à rejoindre les forces africaines pour la reconquête du Nord-Mali. La Coordination de l’Opposition Démocratique mauritanienne n’attend que cette opportunité pour réaliser un vieux rêve depuis juillet 2009 c’est à dire bouter Ould Aziz hors du palais de Nouakchott. A ce stade du conflit malien c’est le pragmatisme qui devra guider le numéro un mauritanien.

Bakala Kane{jcomments on}

(Reçu à Kassataya le 19/01/2013)

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