L’un des plus importants facteurs sur lequel la Mauritanie a privilégié d’engager un nouveau partenariat halieutique avec la Chine de 25 ans, aux dépens de l’Union Européenne est incontestablement de résorber le chômage qui sévit chez les jeunes mauritaniens jouissant d’un savoir faire dans les industries de pêche,
avec comme horizon, contre des facilités énormes accordées à la partie chinoise, leur formation sur le moyen et le long terme, en perspective de relèvement du personnel de la société chinoise, Poly Hondong Pelagic Fishery, à l’expiration de l’accord de pêche.
Mais, ce rêve de voir 2.500 mauritaniens recrutés par ce géant de l’exploitation halieutique, Poly Hondong vient d’annoncer moins d’une année avant le début de ses activités son intention de licencier une partie des ses ressources humaines mauritaniennes déjà embauchées, estimées à moins de 300 employés, soit moins du huitième de l’objectif visé.
Dans une lettre portant la mention « urgente » adressée au début de l’année 2013 par Poly Hondong Pelagic Fishery, à l’inspecteur régional du travail de Dakhlet Nouadhibou, cette société précise que suite à un « arrêt d’activité indépendant de sa volonté depuis le 31 décembre dernier, dû à des forces majeures », elle a pris « la décision de suspendre une partie de ses activités armement et usine conformément à l’article 36 du code du travail », soulignant qu’en conséquence, elle sera amené « à procéder au licenciement d’une partie du personnel concerné » et ne retenir en chômage technique que le strict minimum, affirmant que ces mesures sont effectives tant que la situation n’est pas rétablie. Suffisant pour parler d’un fiasco de l’accord de pêche initial signé en juin 2010 entre Nouakchott et Pékin, selon lequel la société chinoise Poly Hondone Pélagic Fishery Co devrait, en contrepartie de privilèges halieutiques et de facilités fiscales, construire et exploiter un complexe industriel complémentaire de la pêche industrielle à Nouadhibou, avec l’engagement de créer 2500 emplois environ au profit des mauritaniens, à produire annuellement 100 mille tonnes de produits finis, ainsi que pour porter l’investissement dans ce programme à 100 millions de dollars américains ; le capital initial inclus.
L’Etat notifie des manquements à l’accord
Cette décision de la société de suspendre ses activités auraient fait suite à des notifications faites par les autorités compétentes sur quelques manquements aux clauses de l’accord signé entre les deux parties dont l’irrespect du cahier de charge, le très faible recrutement des mauritaniens sur un objectif promis de 2.500 employés ainsi que d’autres violations exposant les navires chinois à des sanctions pour infraction de capture en haute mer au lieu d’opérer sur les pêcheries côtières . La société n’aurait pas également honoré ses promesses en matière de traitement des produits halieutiques, de leur valorisation ainsi que de l’acquisition par la Mauritanie de bateaux de pêche.Des reproches qui ont conduit par la suite à la suspension du gouvernement mauritanien des licences de pêche accordées à Poly Hondone. Avec ce retournement de veste, les autorités se souviendront-ils encore du passé récent, quand des mauritaniens se sont opposés à cette coopération sino-mauritanienne dans laquelle le pays se jette dans la gueule du dragon affamé, sans espoir de récolter de réelles dividendes. On se souvient, en juin 2011, le MAED avait dénoncé « une campagne de dénigrement » contre cet accord, encensant avec le reste du gouvernement, ce nouveau partenariat qui vient de révéler ses hideux visages. Certes, les européens payent moins, mais leur coopération est plutôt transparente, fondé sur la défense des intérêts économiques de leur Etat, contrairement aux chinois, qui présentant au départ des offres alléchantes, n’attendent d’en faire la spéculation sur d’autres fronts de guerre économique que le temps de prendre les Etats naïfs à l’hameçon.
10 milliards Um pour le prochain scénario
Le ministre des affaires économiques et du développement, M. Sidi Ould Tah et l’Ambassadeur de la République Populaire de Chine en Mauritanie, SEM Chen Gonglai ont signé hier à Nouakchott une convention de financement de 10,7 milliards d’Ouguiyas.
Cet appui destiné aux projets de développement en Mauritanie qui porte d’une part sur un don non remboursable de 4,871 milliards ouguiyas et d’autre part sur un prêt sans intérêt de 5,845 milliards ouguiyas n’est pas de l’argent comptant, au vu de l’expérience ratée de la société Poly Hondone qui a trahi les espoirs des mauritaniens et dont le pays, à travers cet important, tient à appâter les officiels mauritaniens, toujours avides pour des accords qu’ils payeront au quintile. Certes, depuis 1967, la Chine a financé plus de 40 projets différents dans le pays comme le Port de l’Amitié, le centre de la jeunesse et de la culture, l’adduction d’eau pour la ville de Nouakchott, le centre international des conférences, le stade olympique, l’hôpital de l’Amitié, mais Pékin a pris d’une main ce qu’elle donné par l’autre, voire plus.
Md O Md Lemine
Source : Le Rénovateur le 09/01/2013{jcomments on}
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