Messi le taiseux fait résonner son nom dans l’histoire !

(L’Argentin de Barcelone Lionel Messi, préféré à Ronaldo et Iniesta, a remporté hier le Ballon d’or, comme en 2009, 2010 et 2011, devenant ainsi le premier joueur à s’adjuger quatre fois, qui plus est d’affilée, le prestigieux trophée remis par la FIFA. Crédit photo :Olivier Morin / AFP)

À nouveau élu Ballon d’or hier à Zürich, l’Argentin Lionel Messi n’en finit plus de faire parler de lui : à 25 ans, il est devenu le premier joueur de l’histoire à recevoir quatre fois cette récompense, se convertissant en mythe encore en activité du ballon rond.

Le petit meneur du jeu du Barça dame ainsi le pion à des légendes comme Platini, Cruyff ou Van Basten – qui totalisent chacun trois Ballons d’or – mais semble prendre cette prouesse avec un naturel déconcertant. Tel est Messi : là où d’autres se gargarisent de commentaires, « el Diez » laisse le ballon parler à sa place.
Hier, le sacre de l’ogre argentin au détriment de son éternel rival du Real Madrid Cristiano Ronaldo et de son complice blaugrana Andrés Iniesta n’a pas fait un pli : autant son élection en 2010 avait été contestable face à un Xavi tout juste couronné champion du monde, autant – avec 91 buts inscrits en 2012 – il était quasiment impossible de lui dénigrer le prestigieux prix cette fois-ci.

Ces 91 buts enfilés comme des perles par la « Pulga » (la puce) ont condamné aux oubliettes le précédent record de l’Allemand Gerd Müller, qui avait, lui, signé 85 réalisations en 1972 – une autre époque.
Cette meilleure marque vient s’ajouter aux 50 buts atteints en 2011-2012 par Messi, record absolu dans l’histoire de la Liga. Ou encore au titre de meilleur buteur de l’histoire du Barça, qu’il avait déjà décroché la saison dernière, dépassant l’attaquant des années 1940-1950 César Rodriguez.

« La Pulga » pulvériseur de records
Mais si ces records donnent le frisson à tous les amoureux du football, ils ont la particularité de n’émouvoir guère leur auteur. À chaque meilleure marque effacée des tablettes, l’Argentin n’a de cesse de le répéter : il joue pour les titres, pas pour les trophées individuels.
Compte tenu de sa personnalité assez discrète, voire effacée, cette attitude pourrait passer pour un manque de caractère, mais il n’en est rien : il ne s’agit pas ici d’une marque de fausse modestie, mais d’un credo, affirmé et réaffirmé par « la Pulga ».
Heureux sur un terrain comme un enfant dans une cour de récréation, conjuguant le football au pluriel, celui qui disait au début de sa carrière « parler au ballon » ne joue ni pour les trophées ni même pour les titres : il joue pour l’amour du jeu.
D’ailleurs, ceux qui le connaissent le mieux, comme son entraîneur au Barça Tito Vilanova, ne disent pas autre chose.
« La grande qualité de Leo, c’est qu’il continue de jouer comme il jouait en cadets », expliquait récemment « Tito », qui, même s’il n’a pris en main l’équipe première qu’à partir de cette saison, entraînait déjà « el Diez » à 15 ans, en même temps que Fabregas et Piqué.
« Il était déjà très bon à l’époque, et il n’y a pas besoin d’être entraîneur pour dire cela. Je me régalais déjà à le voir jouer à 15 ans et je continue maintenant », poursuit Vilanova.
Même son de cloche du côté de Javier Mascherano, compagnon de Messi au Barça et partenaire de l’Argentin en sélection.
« Il joue avant tout contre lui-même, expliquait il y a peu le défenseur albiceleste à El Pais . Il ressemble plus à un joueur de golf qu’à un joueur de foot parce que chaque jour, il veut faire baisser son handicap. »
Quand Messi dribble ses adversaires, il se mesure donc avant tout à lui-même, là où un Ronaldo, plus étudié, plus soucieux de son image, joue avant tout pour la galerie.
Ronaldo l’athlète contre Messi l’esthète, Cristiano le soliste contre Leo le virtuose : l’antagonisme est toujours d’actualité. Sur le plan de la personnalité, l’Argentin est aussi resté égal à lui-même, timide et taiseux, bien qu’il ait pris davantage d’épaisseur au sein du vestiaire barcelonais.
Pour preuve, alors que le feu follet blaugrana exprimait encore il n’y a pas si longtemps ses brouilles en ne passant pas le ballon aux partenaires avec lesquels il était fâché, désormais il met ses colères en mots. David Villa doit ainsi se souvenir de la soufflante que lui avait passée l’Argentin contre Grenade en septembre sous prétexte qu’« El Guaje » ne lui avait pas donné le ballon dans le bon tempo.
Pour le reste, « la Pulga » n’a pas changé. Même la naissance de son premier enfant, Thiago, en novembre dernier, ne semble avoir grippé à aucun moment sa verve footballistique. Au contraire, avec 40 % des buts du Barça inscrits par Messi en 2012-2013, elle l’aurait même plutôt augmentée. Il faut dire qu’en matière d’enfance de l’art, le petit meneur de jeu est dans son élément.

Source  :  L’Orient Le Jour ( Liban) le 08/01/2013{jcomments on}

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