Mauvais traitements et racisme Qui va arrêter les marocains ?

(Crédit photo : anonyme)

Ce n’est pas notre consœur Assanatou Baldé qui risque de nous démentir. Etre noir et sahélien au Maroc n’est plus de tout repos. Même les organisations des droits de l’Homme montent au créneau pour dénoncer le calvaire que vivent, impuissants, les émigrés africains.

 

Depuis six mois, en effet, le gouvernement marocain a décidé de ne plus accorder de répit dans sa lutte contre les émigrés clandestins. Ils seraient, aujourd‘hui, des milliers à subir les vexations des autorités marocaines, au même titre, d’ailleurs, que ceux qui sont en situation régulière, tant la chasse aux nègres aurait pris des dimensions inquiétantes, devant le chômage des jeunes marocains.
Cela va des contrôles non justifiés, aux contrôles tous azimuts, en passant par les humiliations devenues quotidiennes.
Mais, il y aurait plus grave car, d’après de nombreux témoignages, le principal problème des migrants, serait l’absence de cadre juridique leur permettant de bien s’intégrer dans le pays. Après trois mois de présence, en effet, pour rester dans le pays, les autorités exigeraient l’ouverture d’un compte bancaire, un contrat de travail ou une attestation certifiant l’inscription dans une école. Mais, du fait que les établissements scolaires seraient hors de prix et que les chefs d’entreprise rechigneraient à délivrer un contrat de travail, avant un hypothétique titre de séjour, et que ce titre s’obtient, justement, par un contrat de travail, tout de suite, c’est la quadrature du cercle.
Pour survivre, les émigrés sont ainsi contraints de se contenter de petits boulots dans le secteur informel, surtout, les chantiers de construction, les pâturages ou les marchés, tandis que les loyers qui gravitent autour de 100.000 FCFA, demeurent inaccessibles
Cependant, plusieurs Ong et associations de défense des migrants se sont insurgées contre ces conditions de vie inhumaines. C’est le cas de l’association des droits de l’Homme marocaine (AMDH), dirigée par Khadija Ryadi. « C’est une chasse aux noirs, pas aux migrants, fustige-t-elle. Cette violence à leur encontre est préméditée et encouragée par les autorités qui incitent les populations à leur rendre la vie difficile. Tout cela, pour les dissuader de venir au Maroc ! D’ailleurs, des Marocains vont jusqu’à affirmer que ce sont les noirs qui développent le sida et la prostitution dans le pays. Pis, insiste-t-elle, parfois des épiciers refusent de leur vendre quoi que se soit ! »
Des explications à cela ? La dégradation de la situation serait liée à la pression que l’Union européenne met au Maroc, pour éviter que les migrants clandestins passent par ses frontières, pour se rendre en Europe. En refoulant le maximum d’entre eux, le royaume chérifien « veut montrer qu’il est un bon élève ».
Mais, cette nouvelle politique infernale pour les émigrés, doit-on la laisser prospérer ? En tout cas, le Sénégal qui compte de nombreux sujets dans les 20.000 émigrés clandestins recensés au Maroc, se devrait d’élever la voix, tant les liens qui l’unissent au royaume chérifien sont séculaires et chantés par toutes les générations.

CHEIKH BA

Source  :  Rewmi le 22/12/2012{jcomments on}

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