Alors que le président mauritanien Ould Aziz est à Paris pour un contrôle médical aprés avoir été admis à l’hôpital militaire de Percy suite sa blessure par balles en septembre dernier prés de la base militaire de Tweila aux environs de la capitale mauritanienne, les Oulémas et Imams sortent de leurs réserves en rencontrant Ould Mohamed Lemine le numéro un de l’UPR, parti de la majorité pour relancer le dialogue inclusif en panne depuis les accords de Dakar en 2009.
Quelques jours seulement après son retour triomphal à Nouakchott après deux mois de convalescence en France suite son hospitalisation Ould Aziz est depuis vendredi dernier à Paris pour un contrôle médical. Au delà de ce problème de santé du chef de l’Etat qui continue de focaliser l’attention de l’opposition de toute la classe politique mauritanienne et la société civile c’est la continuité de la République qui prend encore une fois un coup momentanément et pourrait remettre en cause à moyen terme le quinquennat du président mauritanien. Si d’aventure d’autres allers et retours Nouakchott-Paris se renouvelaient cela pourrait agacer l’opposition qui n’a pas renoncé à son projet de départ précipité du locataire de la Maison brune et au moment surtout où les Oulémas et Imams entrent dans la danse pour relancer le processus du dialogue inclusif que la Coordination de l’Opposition Démocratique réclame à cor et à cri depuis les accords de Dakar en 2009. En effet, le président du mouvement des Imams sous la houlette du « Rassemblement pour le dialogue inclusif » a pris son bâton de pèlerin cette semaine à Nouakchott pour attirer l’attention du président de l’UPR Ould Mohamed Lemine sur la nécessité de reprendre langue avec l’opposition pour garantir la stabilité du pays surtout dans cette conjoncture où Ould Aziz est toujours en convalescence sur fond de crispation politique. Les islamistes misent sur la situation économique difficile que traverse le pays malgré l’augmentation du budget de l’Etat pour 2013 et les salaires et sur la lassitude de la classe politique pour l’organisation des prochaines législatives. A ce sujet le ministre de l’intérieur Ould Boilil a saisi la balle au bond pour rassurer tout le monde que son département est fin prêt au niveau de l’organisation tout en n’écartant pas l’hypothèse d’un délai de quelques mois à cette fin. Un manque de clarté qui entraine une opacité lourde de dérives si Ould Aziz persiste dans ses reports sine die des élections. Le meilleur espoir de l’UPR est sans doute de chercher dans le camp des islamistes où apparaissent des signes d’unité contrairement à l’opposition qui continue d’être divisée et incapable de penser sereinement à l’avenir. Cette main tendue des Oulémas et Imams qui intervient trois années après l’échec de l’opposition à s’opposer véritablement est un couteau à double tranchant. Cela donne aux chefs religieux un nouvel argument, la seule façon d’assurer l’unité nationale d’un côté et de l’autre une crédibilité de l’initiative du mouvement. Mais tout cela relève d’un populisme à peine voilé du parti majoritaire qui entend conforter sa première place au prochain parlement. Cette concertation entre les fondamentalistes et l’UPR tente de combler un vide politique aggravé par la convalescence du chef de l’Etat et n’a aucune chance d’aboutir encore moins le nouveau projet de l’opposition pour la transition politique consensuelle. Dès son retour de Paris probablement vendredi prochain Ould Aziz devra enfin enlever cette épine du pied même s’il n’est pas chaud pour le faire clarifier la date des législatives et municipales prochaines à moins qu’il joue sur les nerfs de l’opposition voire la communauté internationale. Le président a encore quelques semaines avant de décider avant qu’il ne soit trop tard. Les acteurs religieux entendent bien jouer leur partition.
Bakala Kane{jcomments on}
(Reçu à Kassataya le 04/12/2012)
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