Après 220 Km (de Nouakchott) de route goudronnée, 140 km de piste difficile et cinq véhicules égarés, les « pélerins » à Inal arrivent enfin à cette localité dans le nord de la Mauritanie située à 12 kilomètres de la frontière avec le Sahra occidentale pour la deuxième commémoration des « 28 soldats négro-mauritaniens pendus à Inal pour célébrer l’indépendance du pays ».
Ici, malgré une antenne de la Muritatel, c’est le réseau téléphonique marocain Mor IAM qui s’affiche sur l’écran des téléphones portables. «On est pourtant en Mauritanie», précise un pèlerin qui indique au drapeau vert flottant sur l’école primaire et les bâtiments administratifs les seuls d’ailleurs à être alimentés en énergie solaire. Le reste de la ville est marqué par ses bâtiments en banco, certains en effondrement et les chèvres et ânes en errance. On aperçoit de temps à autre le passage du train de la SNIM. Quant aux populations «elles sont allées paître leurs animaux », dit la Gendarmerie qui interdit aux journalistes d’interroger les habitants. Certains journalistes qui ont ont réussi à entrer dans la ville seront faits sortir à bord d’une voiture de la Gendarmerie.
La gendarmerie interdit aussi aux ONG des droits humains, veuves et orphelins des militaires « pendus », aux religieux, représentants de syndicats et aux étudiants qui constituent le convoi de visiter l’intérieur de la ville. Ces derniers étaleront leurs banderoles et réinstalleront sur des tapis sous un soleil ardent. Et l’imam donne le coup d’envoi de la cérémonie de commémoration. Une prière est lue à « la mémoire des disparus » que l’imam a qualifiés de « martyrs qui seront hissés au paradis ».
La parole a été accordée aux représentants des ONG avant que la coalition des syndicats d’étudiants (SNEM et ULEM) ne jouent la pièce:«Le soldat pendu et traîné à mort».
Les pèlerins se sont ensuite dirigés vers le lieu d’enterrement présumé des « 28 soldats et d’autres centaines de militaires négro-mauritaniens assassinés ». Là, la tristesse s’est mêlée aux larmes des uns et au souvenir douloureux des autres. Deux cas d’évanouissement sont constaté du côté des orphelins.
Source : Al Akhbar le 29/11/2012
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