Légitimité imparfaite des élus : Le mal de la démocratie mauritanienne

(Archives. Crédit photo : AMI)

Nouakchott a maintenu au delà de leurs mandats légitimes ses élus législatifs et municipaux dont le renouvellement après l’arrivée à échéance de leur investiture est resté suspendu pendant de longs mois à l’impasse politique, toujours grippée ne laissant entrevoir aucune issue à l’horizon.

Qu’il s’agisse de deux chambres du parlement ou des communes, le pays se trouve du coup dirigé par des représentants jouissant d’une légitimité imparfaite, confisquée au peuple dont le droit de choisir les élus qu’ils jugent appropriés pour la gestion de ses affaires, se trouve actuellement estropié par les incessantes situations anticonstitutionnelles qui ont caractérisé le fonctionnement de la république tous ces derniers temps.
Un élu du peuple, président, député, sénateur ou maire est choisi pour diriger les affaires publiques pendant un mandat bien déterminé par la législation, au terme duquel, il est donné de nouveau aux populations l’occasion de renouveler leur confiance à leurs représentants, sur la base de leur travail pour l’intérêt général, sinon, leur remplacement par d’autres , desquels, il est attendu mieux. Une procédure typiquement démocratiquement dont les mauritaniens ne semblent pas avoir le droit dans ce système démocratique où c’est le peuple qui est le seul à désigner ses dirigeants. Ce paradoxe antidémocratique s’est accentué au fur et à mesure que la tenue déclarée des élections législatives et municipales s’avère un leurre pour l’opinion, qui continue de faire les frais d’élus plutôt affairistes sans être en mesure de les écarter au premier scrutin qui se présente, du fait que les autorités persistent dans le report des élections sans réaliser qu’ils persévèrent parallèlement à piétiner le multipartisme par le maintien d’élus impopulaires.
Malheureusement, les mauritaniens se trouvent aujourd’hui dirigés par des élus dont la légitimité est imparfaite, depuis l’arrivée à terme de leur mandat, particulièrement au niveau de l’assemblée nationale et du sénat qui constituent de légiférer les lois de l’Etat grâce aux adoptions votées par des représentants en situation quasi-illégale. Un état de fait contesté par les juristes mauritaniens mais aussi par les diplomaties étrangères, qui tout en restant fidèles à la non ingérence dans les affaires intérieures des pays, notent avec regret ce goulot d’étranglement qui empêche le multipartisme mauritanienne de continuer son bon apprentissage des valeurs de l’Etat de droit. En effet, dans un entretien accordé à notre confrère « Le Calame », SEM Hans-Georg Gerstenlauer, ambassadeur, chef de la délégation de l’UE dit, que même conscient de l’impératif moyen pour toute consultation électorale, il s’oppose au report répétitif des élections législatives et municipales, estimant que du fait que la légitimité des élus actuels est sujette à la contestation, leurs décisions sont également entachées de vices.

Md O Md Lemine

Source  : Le Rénovateur le 18/11/2012{jcomments on}

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