Blessé par balles et transféré en France pour y subir des soins, Mohamed Ould Abdelaziz poursuit son bon rétablissement près de Paris, selon son entourage. Qui affirme que le président mauritanien devrait regagner son pays « prochainement ».
Selon ses proches, le retour à Nouakchott de Mohamed Ould Abdelaziz n’est plus qu’une question de semaines. Le président mauritanien devrait, « si tout va bien », assister à la fête nationale de l’indépendance, le 28 novembre. En l’absence de communication officielle, son entourage se veut rassurant et balaie les rumeurs selon lesquelles, touché au pancréas, « Aziz », serait toujours hospitalisé et que, très diminué – on évoque une importante perte de poids -, il ne pourrait pas s’alimenter normalement.« Tout cela n’est que spéculation, il va très bien, confie un proche. Il n’a plus que des rendez-vous médicaux de routine. » Toujours en convalescence en France, il se repose dans une résidence privée, située à 120 kilomètres de Paris. Là, il reçoit des personnalités françaises, mais ces rendez-vous ne sont pas officiels (le ministre de l’Intérieur Manuel Valls lui aurait discrètement rendu visite). Selon son entourage, il continue d’assurer ses fonctions. D’ailleurs, le président ivoirien Alassane Ouattara l’aurait très récemment joint par téléphone, afin de s’entretenir avec lui de la situation au Mali.
Apaisement
Pendant ce temps, en Mauritanie, les rumeurs vont bon train. Ils sont nombreux à douter de la thèse officielle de l’erreur, d’autant que El Hadj Ould H’moudi, le jeune lieutenant auteur des coups de feu qui ont blessé le président, a été envoyé en stage à l’étranger. Mais sur la scène politique, on joue l’apaisement.
Les leaders de la Coordination de l’opposition démocratique (COD) ont finalement accepté de se réunir afin de dialoguer, le 12 novembre, avec l’Union pour la république (UPR) sur l’initiative du parti présidentiel. Quant au président de l’Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir, il a décidé de suspendre son projet de gouvernement national, qu’il a remis à la présidence deux jours avant « l’accident » d’Aziz, ainsi qu’à Saleh Ould Hanena, le président en exercice de la COD.
Lors de l’ouverture d’une nouvelle session parlementaire, le 12 novembre, Messaoud Ould Boulkheir a une nouvelle fois appelé à l’apaisement entre majorité et opposition. Mais la COD, dénonçant sans relâche le vide politique à la tête de la Mauritanie, exige toujours une enquête indépendante sur les circonstances de la fusillade, ainsi que la publication quotidienne d’un bulletin de santé de Mohamed Ould Abdelaziz.
Justine Spiegel
Source : Jeune Afrique le 13/11/2012{jcomments on}
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