‘’Il n’est nulle part précisé dans la Constitution qu’un bulletin de santé du Président soit exigé pour constater ou nier la vacance ou l’empêchement’’

(Mohamed Ahmed Ould Abderrahmane, Chargé de Mission à la Commission Nationale de la Jeunesse – UPR: ‘’Il n’est nulle part précisé dans la Constitution qu’un bulletin de santé du Président soit exigé pour constater ou nier la vacance ou l’empêchement’’. Crédit photo : Le Calame)

Mohamed Ahmed Ould Abderrahmane, Chargé de Mission à la Commission Nationale de la Jeunesse – UPR.

Le Calame : L’absence, qui se prolonge, du président de la République, pour cause de maladie, alimente de nombreuses supputations. Ne pensez-vous pas que le peuple qu’il dirige a le droit de connaître, à travers un bulletin, l’état de santé de son président, pour couper court à toutes les rumeurs ?

Mohamed Ahmed Ould Abderrahmane : Il faut noter, d’abord, que les raisons de l’absence du Président de la République sont bien réelles et objectives. S’agissant du prolongement de celle-ci, il faut noter, ensuite, que l’incident n’est pas aussi simple que certains pensent. Le Président de la République a reçu une balle dans son abdomen et, sans l’efficacité et l’expertise de nos médecins, les choses auraient été – que Dieu nous en préserve toujours ! – beaucoup plus tragiques. Il était donc bien normal, sinon nécessaire, que le Président soit évacué, après la réussite de l’intervention de nos médecins, vers une destination où il puisse recevoir tous les soins complémentaires possibles.
Quant aux supputations que cette absence aurait alimentées, il faut distinguer, notamment, deux aspects. L’aspect juridique et l’aspect politique. Sur le plan juridique, la Constitution, qui est la loi principale, est très claire. Elle ne parle que de vacance ou d’empêchement définitif observé par le Conseil Constitutionnel. Et il n’y est, nulle part, précisé qu’un bulletin de santé du Président soit exigé, pour constater ou nier la vacance ou l’empêchement. Sur le plan politique, le Président de la République, lui-même et son Gouvernement ont tenu à informer les citoyens sur les détails de l’incident, le soir même où le Président en fut victime. Le Gouvernement a inter-réagi, en temps réel, avec les préoccupations des citoyens. C’est, je le crois sans chercher surenchères, une première dans notre histoire politique.
En tout cas, on peut bien comprendre que des citoyens soient préoccupés par la santé de leur Président. Cela s’avère particulièrement raisonnable et même nécessaire, lorsqu’il s’agit d’un président très cher à son peuple. Mais ce qu’on ne peut pas comprendre, quoique nous le puissions le comprendre, à la rigueur, dans le singulier contexte présent, c’est que des citoyens mauritaniens, qui craignent Dieu et connaissent la valeur de l’honnêteté et sa place dans la vie de notre Nation, produisent des rumeurs et les diffusent à large échelle. Cela dit, ce n’est, hélas, pas la première fois, que ces gens agissent ainsi : ils ont toujours usé de ce genre de manipulations de l’opinion, comme moyen soi-disant « démocratique », pour servir leurs causes.

– Au terme de son dernier conseil national, votre parti, l’UPR, a appelé à l’organisation rapide d’élections municipales et législatives, estimant que toutes les conditions sont désormais réunies pour cela. Faudrait-il entendre, par là, que les perspectives de dialogue avec la COD sont déjà écartées et que l’initiative du président de l’Assemblée nationale est sans objet ?

-Vous savez que notre parti, l’UPR, les partis de la majorité présidentielle et le Gouvernement qu’ils soutiennent ont toujours appelé au dialogue, comme ils ont toujours accepté d’y participer, quand l’initiative vient des autres. L’exemple pertinent est l’accord de Dakar, qui a permis, à la Mauritanie, de dépasser une épreuve difficile, grâce à une élection présidentielle qui fut supervisée par l’ensemble des acteurs nationaux, à travers un gouvernement d’union nationale dont les positions, qu’on estimait décisives et influentes dans le processus, ont été détenues par l’opposition.
Le second exemple, non moins important, est le dernier dialogue qui a eu lieu, entre les parties de la majorité présidentielle et quelques partis de l’opposition, qui n’avait ni plafond ni mises en garde, a permis d’aborder des questions décisives, pour l’avenir du pays, et d’y apporter des solutions satisfaisantes, comme le renforcement et l’amélioration de la gouvernance politique et l’enracinement de la pratique démocratique, parmi d’autres sujets non moins importants que ceux-là.
Vous savez bien, autant que moi ou, même, plus que moi, que toutes les questions convenues dans ce dialogue ont commencé à être mises en œuvre, comme prévu. Attitude d’autant plus remarquable qu’une partie de l’opposition, qui se veut, pourtant, « démocratique », s’est détournée du dialogue, lorsqu’elle y fut invitée, a mis en doute ses résultats puis parié sur l’inapplication de ses dispositions. Malgré la position inappropriée de cette frange de l’opposition, notre mouvance a toujours tendu la main et continue à aller en ce sens, pour que tous les Mauritaniens réfléchissent, d’abord, à leur Patrie, loin des intérêts étroits et objectifs personnels.
Tout ce qui permettra d’atteindre l’objectif suprême de notre Président, monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz – bâtir une Mauritanie unie et prospère – ne saura être épargné. Tout est mis en compétition et le restera jusqu’à l’atteinte de cet objectif dont nous sommes convaincus et auquel nous demeurerons vivement attachés. Dans ce contexte, nous faisons confiance à notre leader et nous nous alignons dernière lui, dans toute démarche qu’il aurait entreprise ou voudra entreprendre dans ce sens.

– Justement, le président Messaoud réunit, ce lundi matin, tous ceux qui soutiennent son initiative, pour leur faire part de sa feuille de route pour un gouvernement d’union nationale. L’UPR est-elle conviée à cette réunion ?

– Je ne peux ni nier ni affirmer l’absence ou la présence de l’UPR à cette réunion mais je peux vous confirmer le grand respect et l’estime que notre parti, l’UPR, comme, d’ailleurs, tous les citoyens mauritaniens, porte au président Messaoud Ould Boulkheïr, connu pour son patriotisme et son engagement envers la cause nationale.

– La jeunesse a joué un rôle important, dans l’élection du président Aziz. Est-ce qu’elle se sent suffisamment impliquée, aujourd’hui, dans la conduite des affaires du pays ?

– Le Président Mohamed Ould Abdel Aziz a effectivement gagné les élections de 2009 principalement grâce à l’engagement des jeunes auprès de son programme électoral. Il fut même appelé le « Candidat des jeunes ». Cette confiance s’est établie sur l’attention que son Excellence a portée à la situation des jeunes et sur les solutions adéquates qu’il a promis d’apporter à leurs problèmes. De fait, le programme électoral du Président incarnait une vision bien centrée sur la jeunesse. Depuis qu’il est au pouvoir, le Président a œuvré pour la réhabilitation de la jeunesse et son positionnement dans la sphère de décision, à travers l’éducation, la formation, l’emploi et l’accès à la vie politique et publique. Et certes : si les acquis réalisés par le Président Mohamed Ould Abdel Aziz pour la jeunesse sont nombreux, les attentes sont encore énormes et l’avenir est prometteur.

Propos recueillis par Dalay Lam

Source : Le Calame le 14/11/2012{jcomments on}

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page