Placé sous le patronage du président de la République et organisée par le groupe musical des personnes handicapées de Mauritanie, la deuxième édition du Festival culturel international des personnes en situation de handicap (HandiFestival International), se déroulera du 1er au 4 décembre prochains, à Nouakchott.
L’annonce en a été faite au Calame, par Mohamed Kamara, directeur du festival. Après la réussite de l’édition de l’an dernier, cette manifestation se fixe, comme objectif général, de « promouvoir les droits et l’intégration socio-économique des personnes handicapées, par le biais de la culture, dans le monde, en général, en Afrique et dans le monde arabe, en particulier ». Les objectifs spécifiques sont « de permettre, aux artistes handicapés, de se produire dans un environnement d’émulation saine et amicale, d’assurer la visibilité de la créativité et des productions des artistes handicapés, de sensibiliser le public, sur les conditions de vie des personnes handicapées, de favoriser des rapports de proximité, entre personnes handicapées et employeurs, de promouvoir les conditions permettant, aux handicapés doués, de valoriser leur talent et génie dans les différentes formes d’expressions artistiques, culturelles et scientifiques… » De l’avis de Mohamed Kamara, « il est particulièrement important que le public prenne conscience de l’apport potentiel des handicapés, dans le processus de développement. C’est le regard des autres et la façon dont est conçue l’environnement qui font que la personne est handicapée », devait-il souligner. Et d’ajouter : « la société est brutale ».Le thème central, pour cette 6ème édition internationale, seconde au plan national, développe trois idées-forces : « Handicap, convention des droits des personnes handicapées et développement inclusif ». Un choix qui s’explique, selon le directeur du festival, par le besoin de sensibiliser l’opinion publique sur la capacité d’une personne handicapée à apporter quelque chose à son pays. « Nous voulons montrer, à l’opinion publique, que les personnes handicapées ont de la valeur et des droits, comme tout le monde », ajoute-t-il.
Quelque quatre cent soixante artistes handicapés d’origines et d’horizons socioprofessionnels très divers sont attendus en Mauritanie, pour des prestations da qualité. Avec une visibilité accrue des oeuvres et productions des artistes handicapés invités, les organisateurs espèrent qu’à la fin de ce festival, le public sera sensibilisé sur les conditions de vie des personnes handicapées, avec, en particulier, le désormais célèbre forum sur les conditions de vie des personnes handicapées.
Favoriser l’intégration socio économique et culturelle des handicapés
Les organisateurs fondent d’immenses espoirs sur ce Handifestival International, souhaitant qu’il devienne, pour la Mauritanie, « un événement culturel et un cadre de dialogue entre handicapés eux-mêmes, entre handicapés et non-handicapés, de dimension internationale, organisé tous les ans ». Le budget est de 30 millions d’Ouguiyas. Pour le moment, les organisateurs ont reçu les accords de principe du PNUD, de la mairie de Tevragh Zeïna, du FNUAP, du Secrétariat Exécutif National de Lutte contre le SIDA et de l’UNICEF qui ont manifesté leur intention de financer la manifestation. L’organisation s’attend à une élévation de la participation de l’Etat, à hauteur de dix millions d’UM. Le comité local d’organisation du festival espère que les sponsors répondront favorablement à ses différentes sollicitations, afin de boucler le budget et de relever l’ensemble du défi. Il en appelle à la mobilisation des bonnes volontés et des différentes entreprises et institutions. La manifestation réunira d’éminents spécialistes d’horizons divers, des concepteurs et des groupes d’artistes en situation de handicap, en provenance d’Allemagne, de la Côte d’Ivoire, de la France, de la Gambie, de la Guinée-Bissau, de la Guinée-Conakry, d’Italie, du Mali, du Niger, du Nigeria, des Pays-Bas, du Sénégal et du Togo se produiront, aux côtés de ceux de la Mauritanie et des autres pays du Maghreb.
Au programme, des concerts, conférences, ballets, expositions de photos et d’artisanats, danses, théâtre et mode, projections de films. Un espace est consacré aux enfants en situation de handicap, dans un contexte intégrateur. Et puis, « Le » grand Forum sur le handicap, dont les conclusions sont, chaque année, largement relayées.
Les délégations étrangères rallieront Nouakchott le 30 novembre. Les organisateurs comptent tenir, en prélude à l’événement, une conférence de presse sur les objectifs et le programme, le 1er décembre. La cérémonie officielle d’ouverture aura lieu le 2, au centre de formation des cadres de la jeunesse et des sports et sera suivie d’un concours de récitation du Saint Coran. Des concerts se tiendront les 2 et 3 décembre, au stade de Sebkha. Par ailleurs, deux forums, l’un sur les IST, le VIH/SIDA, les mutilations génitales féminines et excisions, l’autre sur « l’éducation, la formation des jeunes et l’information sur l’amélioration des conditions de vie des enfants » se tiendront, le 3 décembre, à la nouvelle maison des jeunes de Nouakchott. Au programme, également, un atelier sur les projets générateurs de revenus, qui constituera une belle opportunité d’expression pour les handicapés.
HandiFestival International vise la qualité, dans la diversité de sa programmation artistique. Cette qualité va se rechercher, non seulement, auprès d’artistes de grande notoriété mais, aussi, auprès de talents en développement. A en croire le document de présentation, la programmation de têtes d’affiche africaines obéit à deux motivations principales. » Offrir, aux spectateurs du festival, des prestations de qualité, diffusées sur plusieurs grandes scènes mondiales, et permettre, à des artistes en développement ou à des talents en éclosion, de côtoyer les stars « . Dans cette dynamique, HandiFestival International va donner, à ceux-là, une occasion de se produire sur son plateau international, avec celles-ci. De fait, l’Afrique regorge d’artistes de talent ont déjà acquis une grande notoriété, au niveau national. Mais il s’agit, enfin et surtout, d’élaborer et de mettre en œuvre des projets permettant aux handicapés d’avoir accès à la vie culturelle, socio-économique et scientifique (accès aux sites, films, sous titrage, à la science, etc.).
On rappellera que les artistes locaux s’étaient produits bénévolement, l’an dernier, alors que les étrangers avaient été rémunérés. Cette année, les organisateurs comptent donner des cachets aux nationaux, afin de les encourager.
THIAM Mamadou
Source : Le Calame le 01/11/2012{jcomments on}
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