Rencontre des experts militaires sur le Mali

(Des responsables africains et européens se sont récemment rencontrés à Bamako pour discuter d'une possible intervention militaire dans le nord du Mali. Crédit photo : Habibou Kouyate / AFP)

Les puissances mondiales renforcent leurs préparatifs en vue d’une éventuelle opération militaire au Mali destinée à reprendre le nord du pays.

Plusieurs dizaines d’experts militaires européens et maliens ont mis un terme le dimanche 28 octobre à une semaine de rencontres à Bamako, destinées à évaluer les besoins de l’armée malienne et à identifier ses carences en vue d’une possible intervention militaire dans le nord du pays.

Ces rencontres de Bamako coïncidaient avec un autre sommet sur la sécurité organisé lundi et mardi derniers à Paris, qui a réuni des responsables militaires français, des diplomates américains et des experts militaires, ainsi que des représentants des Etats du Sahel-Sahara, de l’Union africaine, de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), de l’Union européenne et des Nations unies.

Cette réunion de Paris était destinée à discuter de la situation sécuritaire au Sahel et de la préparation de recommandations faites à l’armée malienne en termes de formation d’unités de combat, de matériel et d’approvisionnement, a précisé RFI le 23 octobre.

Hamadi Ould Dah, spécialiste de la sécurité, a expliqué à Magharebia que les forces internationales « dépendent des informations fournies par les services de renseignement durant leur évaluation du type et de la taille des armes que les contrebandiers et les gangs de la drogue ont utilisées depuis la chute de Kadhafi. Cela s’ajoute au suivi des armes libyennes qui ont été, pour l’essentiel, transportées dans le désert. »

« Le véritable défi auquel seront confrontées les puissances internationales n’est pas uniquement de connaître les capacités militaires des terroristes, mais aussi de pouvoir s’attendre à des surprises, parce qu’elles ne mèneront pas une guerre de type classique contre un ennemi clairement identifié », a-t-il ajouté.

Abi Ould Zidan, un journaliste récemment rentré d’un voyage à Tombouctou, a expliqué à Magharebia qu’il n’avait vu aucune arme visible, à l’exception de quelques roquettes cachées sous une bâche.

« Je pense néanmoins que les groupes islamistes dépendent beaucoup des dépôts d’armes saisis après avoir chassé l’armée malienne du nord du pays », a-t-il ajouté. « On sait que les bases de l’armée malienne renfermaient d’importantes quantités d’armes destinées à protéger les compagnies pétrolières opérant dans le bassin de Taoudenni. »

Les terroristes présents dans le nord du Mali se sont largement exprimés sur la question de l’aide internationale apportée à l’armée malienne. Omar Ould Hamaha, l’un des responsables du Mouvement pour l’unité et le djihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO), a déclaré qu’ils étaient prêts à toutes les possibilités.

« Si nous voulons enlever des otages français en Afrique de l’Ouest ou même sur le territoire français, nous pourrons le faire très facilement », a-t-il déclaré le 13 octobre, des propos rapportés par l’hebdomadaire français L’Express.

Pour sa part, la Mauritanie renforce ses capacités militaires en prévision d’un possible débordement de la menace terroriste sur son territoire

Le constructeur aéronautoque brésilien Embraer a récemment annoncé avoir livré le premier de plusieurs appareils A-29 Super Tucano à la Mauritanie, le 19 octobre.

Ces nouveaux avions sont « un message adressé à al-Qaida et à ses groupes alliés qui contrôlent le nord du Mali et tentent d’y fonder un émirat salafiste en Afrique, pour leur montrer que la Mauritanie poursuivra sa guerre contre le terrorisme et renforcera ses capacités pour les contrer », a expliqué Ould Dah.

Le constructeur aéronautique a refusé de dévoiler le nombre exact de ces nouveaux appareils en raison d’une clause de confidentialité avec la Mauritanie. Le groupe a souligné que ces petits Super Tucanos sont utilisés dans le cadre de missions multiples, notamment la surveillance des frontières, la lutte contre l’insurrection et les missions de combat.

Les forces aériennes mauritaniennes utiliseront avant tout ces Super Tucanos pour des opérations de ratissage le long de sa frontière avec le Mali. Dans le passé, l’armée mauritanienne avait déjà utilisé des chasseurs légers pour poursuivre les terroristes, notamment lors de l’offensive de juin 2011 dans la forêt de Wagadou.

« L’armée mauritanienne possède une grande expérience dans l’utilisation des Tucanos pour la traque de groupes terroristes », a expliqué le journaliste Moukhtar Ould Salem. « Cette expérience a été le facteur décisif lors de nombreuses batailles que l’armée a remportées contre ces groupes armés. »

Jemal Oumar et Raby Ould Idoumou

Source  :  Magharebia le 29/10/2012{jcomments on}

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