La fête de l’Aïd el Kébir (tabaski) pointe à l’horizon) : On se prépare au Sacrifice

(Marché aux moutons à Nouakchott. Crédit photo : Norbert Trehoux)

Notre pays se prépare à célébrer la fête de la Tabaski, plus communément appelée l’Aïd El-Kébir. Une fête religieuse qui mobilise tous les ménages. A Nouakchott, à la veille de la Tabaski, c’est l’effervescence : vendeurs de moutons et de tissus se bousculent dans les rues.

La Tabaski (Aïd el-kebir) est la commémoration du sacrifice d’Abraham réitéré chaque année dans les familles par le sacrifice d’un mouton. Elle est célébrée avec une ampleur et un éclat particuliers chez nous. Cette fête religieuse mobilise aussi tous les secteurs de l’économie et de la vie sociale. A cet égard toutes les villes se métamorphosent par l’omniprésence des moutons et des marchés, par les embarras souvent inextricables de la circulation causés par les mouvements d’une population pressée de passer la Tabaski en famille, enfin par toutes les inventions pour faire face aux dépenses parfois ruineuses occasionnées par la fête. C’est aussi pour ces villes comme Nouakchott, Nouadhibou, Atar, Akjoujt , Boutilimit, Aleg, Boghé, Bababé, M’Bagne, Rosso Kaédi, Kiffa, Sélibaby, Aïoun, Néma, Tidjikja et j’en passe, le théâtre où s’entretiennent, se renouvellent – et parfois se contestent – les relations de parenté et d’alliance, les réseaux religieux et professionnels, et où se révèlent les clivages sociaux. Déjà dans les marchés, l’ambiance des préparatifs de la fête se fait sentir, au niveau des teinturières, des tailleurs, des vendeurs de bétails et de gérants des salons de beauté. Bien que le mouton sacrifié le jour de la fête et les autres préparatifs ne dépassent pas le statut de « recommandation religieuse » (sunna en arabe) pour ceux qui ont les moyens, les ménages usent de tous les moyens pour donner à cette fête religieuse une dimension particulière, même s’ils s’endettent, ils sollicitent le soutien des amis ou des proches ou ils liquident leurs biens fonciers. Il faut signaler également que la fête de cette année intervient dans un contexte, marqué par une bonne pluviométrie et une hausse vertigineuse des prix.
Le marché de l’Ilot « A » n’échappe pas à la ferveur des préparatifs de la Tabaski. Il est déjà difficile de se mouvoir dans ce marché. La fête de la tabaski s’y prépare activement. L’endroit grouille de monde. Difficile de se frayer un passage dans les allées où les étals et les clients se disputent le plus petit espace. A quelques jours de la fête de Tabaski, on note une bonne affluence aussi bien aux alentours et dans le marché. Malgré la conjoncture économique difficile et l’opération déguerpissement de la Communauté Urbaine de Nouakchott, la Tabaski 2012 se prépare dans l’allégresse. Chez les grossistes et certains vendeurs, il faut de la patience pour être servi. Dans ce méli-mélo, il est difficile d’avoir l’oreille des vendeurs. Chaque commerçant se préoccupe de satisfaire ses clients. Ici, on vend des denrées alimentaires. La clientèle est en majorité féminine. Les femmes ont commencé à s’approvisionner en pomme de terre, ognon, piment, vinaigre, épice entre autres. Rien n’est oublié pour accompagner le mouton afin de passer une bonne fête de Tabaski. Le kilo de pomme terre se négocie à entre 500 ouguiyas. La carotte est à 400 des fois à 450 ouguiyas. Isselmou 32 ans, a son magasin rempli de produits alimentaires qui ne désemplit pas. Les clients attendent pour être servis. Concentré, il indique que « les clients viennent en masse ». Il souligne que les prochains jours, les clients seront plus nombreux. Zeinabou 45 ans, révèle que la pomme de terre et l’ognon sont les produits les plus achetés. Toutefois, il note que la pomme de terre connait une légère hausse chez certains grossistes. Malgré la forte demande, le commerçant rassure. « Il n’y aura pas de rupture », affirme-t-il. Madame Bâ, une cliente trouve que les prix sont prohibitifs. Seulement, l’argent manque, note-t-elle. « On serre la ceinture pour satisfaire la famille », dit-elle.
Certains commerçants se frottent bien les mains comme les vendeurs de couteaux, de grillages, etc. « Les clients achètent nos produits mais j’espère que mon chiffre d’affaires augmentera sous peu», déclare Brahim, un vendeur. D’autres, par contre, se plaignent.

Moussa Diop

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 18/10/2012{jcomments on}

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