La Diplomatie de proximité

(Le 16/09/2012, Première visite de Macky Sall en Mauritanie, la crise malienne au centre. Crédit photo : AFP)

Les résultats de la visite du président Macky Sall en Mauritanie nous fondent à croire que des relations plus apaisées pourraient désormais avoir cours entre les deux pays. Macky Sall hôte de Nouakchott, c’est dans la tradition des relations séculaires qui se sont tissées entre deux pays que tout doit réunir.

L’acceptation de la Mauritanie de fournir de l’énergie au Sénégal est la preuve d’une volonté sans faille entre les deux pays d’être totalement en phase malgré les petites difficultés qui peuvent exister comme l’a confié le président de la République du Sénégal à la presse mauritanienne.

Les Sénégalais peuvent donc espérer que la question énergétique pourrait bientôt être réglée. L’affaire de l’opposant mauritanien Ould Chaafi que le Sénégal a refusé d’extrader en juillet dernier a donc été réglée. En juillet dernier l’affaire Ould Chaafi a pesé sur les relations entre les deux pays. Ould Chaafi représente une véritable menace pour le régime mauritanien de par ses liens réels ou supposés avec Al Qaida. En tout état de cause, le président sénégalais a pu remercier son homologue mauritanien qui n’est pas resté les bras croisés à la suite de l’exécution de Sénégalais en Gambie. Ould Aziz a appelé Yayah jammeh pour plaider la cause des Sénégalais. Un acte en droite ligne de celle de l’ancien premier Ministre Souleymane Ndéné Ndiaye qui, en rencontrant le président gambien a obtenu qu’il sursoit à l’exécution des prisonniers qui croupissent dans les couloirs de la mort. Souleymane Ndéné Ndiaye a joué pleinement son rôle car avant d’être un opposant, Il est d’abord un citoyen adossé aux vertus républicaines. En pensant aux centaines de milliers de Sénégalais qui vivent en territoire gambien et qui peuvent subir la furie du dictateur gambien, on est enclin à dire : faisons tout pour ne pas revivre les événements d’Avril 1989. Ce conflit sanglant qui avait opposé Sénégalais et Mauritaniens et qui s’était soldé par plus de 15 000 morts. Le devoir d’apaisement s’impose donc malgré les difficultés au quotidien que rencontrent les ressortissants sénégalais chez nos voisins. Macky Sall joue pleinement sa partition en n’hésitant pas à se rendre chez ses homologues. Une manière de les inviter à des relations qui feront le bonheur des peuples unis par un même destin. Au-delà de l’Union Africaine, de l’UEMOA et de la CEDEAO, des instruments tels que l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) qui regroupe le Sénégal, le Mali, la Guinée et la Mauritanie et l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Gambie (Gambie, Guinée, Guinée-Bissau et Sénégal) ont été mis en place pour une meilleure intégration des peuples et pour booster le développement des pays adhérents. La diplomatie de proximité ou du premier cercle est donc privilégiée par Macky Sall. Une approche à saluer car étant la seule qui s’impose. Sans paternalisme, le Sénégal a un rôle de leader dans la sous région même si cela lui a été contesté à cause des dérives d’un homme trop imbu de sa science que le peuple veut oublier.

Le Congrès s’est réuni hier pour se pencher sur la suppression du Sénat. Les belles empoignades entre l’opposition et la majorité sont un bon baromètre de la vitalité de la Démocratie sénégalaise. La mue que subit le Conseil Economique et Social transformé en Conseil Economique, Social et Environnemental répond à l’attente des Sénégalais car la question Ecologie est au cœur des préoccupations des humains aujourd’hui.

 

Pape Amadou Fall

 

Source  :  La Gazette (Sénégal) via FoexGood le 25/09/2012

 

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