150 ans après l’émancipation aux USA : La Mauritanie cherche sa voie

(Crédit photo : Le Rénovateur)

La salle de conférences de l’Hôtel Atlantic Ezza a abrité, dimanche dernier, un forum d’échange commémorant le 150ème anniversaire de la proclamation d’émancipation annoncée par le Président Abraham Lincoln le 22 septembre 1862.Un forum qui a été présidé par Jo Ellen Powell, ambassadrice des USA en Mauritanie et co-animé par Me Fatimata Mbaye, Marcel Akpovo, Cheikh Ould Bouasria en compagnie de nombreuses personnalités du monde de la société civile notamment le Pr. Cheikh Saad Bouh Kamara, Boubacar Ould Messaoud, Lalla Aîcha Sy…etc.

Election du Premier Président Noir
Dans son mot de circonstance, Jo Ellen Powell, a déclaré que c’est un honneur et un plaisir pour elle-même et pour la mission américaine en Mauritanie ainsi que pour le peuple des Etats-Unis, d’accueillir les véritables ténors de la lutte pour les droits humains fondamentaux en Mauritanie. Et Powell de préciser qu’au cours de ce forum sur l’émancipation « vous allez procéder à un échange d’idées et de points de vue sur des sujets d’une importance capitale tel que la démocratie et l’esprit des droits humains et sur les meilleurs moyens de construire votre avenir et celui de votre pays ». Et d’ajouter : « il vous sera possible aussi de passer en revue les différentes étapes de l’évolution de la lutte contre l’esclavage aux Etats-Unis, qui sera couronnée par l’élection en 2008 du premier président noir ».

«Un intérêt particulier à l’émergence d’une société…»
Poursuivant son allocution, Jo Ellen Powell a dit à qui veut l’entendre que les Etats-Unis d’Amérique portent un intérêt particulier à l’émergence d’une société démocratique et prospère en Mauritanie, dans laquelle l’individu jouit de la paix sociale et du bonheur économique. C’est pourquoi les Etats-Unis estiment à sa juste valeur les efforts entrepris en vue d’ouvrir un dialogue national autour de tous les sujets sensibles du pays. Le gouvernement des Etats-Unis, tout en proposant son aide pour la réussite de ces efforts, reconnaît qu’il s’agit là de problèmes mauritano-mauritaniens, qui ne peuvent et ne doivent pas être réglés que par les Mauritaniens eux-mêmes. Nous reconnaissons certes les efforts déployés par le gouvernement dans le sens de la lutte contre le trafic des personnes, mais nous savons que beaucoup reste à faire dans ce domaine. L’exemple de la suite donnée à l’exploitation d’un mineur en janvier 2011 est édifiant à ce sujet. Cette conviction a servi de catalyseur pour l’application réelle de la loi anti-esclavagiste promulguée en 2007 et exécutée pour la première fois en novembre 2011. C’est ainsi que la justice mauritanienne a rendu un arrêt historique dans le procès de novembre, condamnant un esclavagiste à la prison pour l’asservissement des deux jeunes.

«Pas de parallélisme entre la pauvreté et l’esclavage»
Dans son intervention, Me Fatimata Mbaye, qui se bat depuis belle lurette pour défendre les causes humaines en Mauritanie et dans le monde, n’est pas du tout allée avec le dos de la cuillère pour dire de vive voix : «Nous savons qui est qui et qui fait quoi dans ce pays-là». Autant dire tout de suite que cette bonne dame était plus exacerbée par la négation pure et simple de l’esclavage en Mauritanie par certains participants de cet échange. «Je suis vraiment désolée voir certaines personnes faire le parallélisme entre la pauvreté et l’esclavage», a-t-elle lancé à la figure des gens qui continuent à persister et signer qu’il n’y a pas l’esclavage en Mauritanie. Il faut signaler que plusieurs personnes ont mis profit cet échange pour dénoncer vivement les pratiques esclavagistes en Mauritanie, entre autres, Lalla Aïcha Sy, Boubacar Ould Messaoud. Par contre certaines personnes ont continué à dire comme l’autre qu’il n’y plus d’esclavage en terre islamique de Mauritanie.

Camara Mamady

Source  :  Le Rénovateur le 25/09/2012

Diffusion partielle ou totale interdite sans la mention : Source : www.kassataya.com

Articles similaires

Bouton retour en haut de la page