Depuis quelques semaines, il pleut régulièrement, et « sans excès » à l’intérieur du pays, notamment dans le Trarza. Pour le plus grand bonheur des agriculteurs, des éleveurs et des populations en général. Le moral est au vert.
Une scène que les bergers mauritaniens, notamment du Trarza, avaient effacé de leurs mémoires : des vaches, des moutons et des chevaux replets. «Leur situation sanitaire est bonne dans l’ensemble. Les animaux affichent un état d’embonpoint satisfaisant» assure le Bulletin Agro-météorologique Décadaire (BAD) du service agro-météorologique de la direction de l’Agriculture.La bonne pluviométrie de ces dernières semaines à l’intérieur du pays «bien répartie dans le temps et l’espace» selon le BAD, a transformé le paysage sec et aride de la terrible période de soudure de cette année, en un panorama vert et touffu.
En moyenne, c’est un peu plus de 200 millimètres d’eau qui se sont déversés dans cette région du sud-ouest de la Mauritanie, contre à peine 100 l’an passé. Ce qui permet un «large» taux de couverture des pâturages, selon le BAD.
Si le BAD signale «quelques difficultés d’accès aux champs ont été signalées dans certaines zones suite aux importantes pluies enregistrées», agriculteurs et populations alentours ont transformé l’inconvénient en avantage, en pêchant les poissons installés dans les canaux principaux d’irrigation.
« Les poissons manquent depuis quelques mois dans le fleuve. Ici, dans certains canaux principaux, on peut trouver des substituts. Ce sont des poissons relativement petits, mais consommables tout de même, et appréciés par les temps qui courent » affirme Djibi, un ouvrier agricole, qui en fin de matinée se mue en pêcheur à filets dans un des principaux canaux d’irrigation des 40 ha d’un champ rizicole.
« Les potentialités agricoles de la Mauritanie sont tellement importantes et sous-évaluées! On s’en rend particulièrement compte pendant la période des pluies » estime Yang Pei Pei, chargée des affaires économiques à l’ambassade de Chine en Mauritanie.
Une perspective qui lui fait dire que la Mauritanie pourrait être un véritable « grenier pour la sous-région ».
« Pour cela, une véritable révolution verte doit être enclenchée, comme l’avait souhaitée Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Mais tout piétine actuellement dans la politique agricole mauritanienne : de la subvention répartie n’importe comment et à n’importe qui, surtout à des non-professionnels, à la distribution, pour éviter l’exportation à outrance du riz thaïlandais ou chinois, que nos producteurs locaux ne peuvent concurrencer, mal protégés par les autorités » expliquent longuement un agriculteur local.
En attendant ces lendemains, les populations de l’intérieur profitent de cette clémence, rare ces dernières années, de la pluviométrie, au rendez-vous cette année.
MLK
Source : Noor Info le 22/09/2012
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