Affaire Moussa Sadr : La Mauritanie au cœur du mystère

(Crédit photo : anonyme)

Un véritable mystère continue de planer sur le sort de l’Imam Chiite Moussa Sadr et deux de ses compagnons, son bras droit Mohamed Yaqoub et le journaliste Abass Badreddine, disparus en 1978 à Tripoli alors qu’ils répondaient à une invitation officielle du régime de Kadhafi.

La Mauritanie ayant fait comprendre qu’elle détiendrait des informations sur ces disparitions par le biais de l’ancien chef des renseignements libyens, Abdallahi Senoussi actuellement dans ses prisons, le ministre libanais des Affaire étrangères, Adnane Mansour, est arrivé hier à Nouakchott.

La mystérieuse disparition de l’Imam Moussa Sadr et deux de ses compagnons, son homme de confiance Mohamed Yaqoub et le journaliste Abass Badreddine, disparus en 1978 à Tripoli alors qu’ils devaient rencontrer officiellement le Guide de la Révolution libyenne, Mouammar Kadhafi, continue d’intéresser les autorités libanaises. C’est dans ce cadre que se situe la visite qu’entreprend depuis hier à Nouakchott, leur ministre des Affaires étrangères, Adnane Mansour.

En marge de la conférence des Non-alignés qui a eu lieu fin août dernier, son homologue mauritanien lui aurait fait comprendre que la Mauritanie détiendrait des informations sur le cas Moussa Sadr et compagnie, suite à l’interrogatoire de l’ex-chef des renseignements libyens, AbdallahI Senoussi, détenu dans une prison à Nouakchott. D’autres sources soutiennent que c’est après s’être entretenu avec les autorités iraniennes en marge du Sommet qu’Adnane Mansour a décidé de se rendre à Nouakchott.

Il faut se rappeler qu’en 2004, les autorités libyennes avaient demandé aux familles des « disparus  » un règlement à l’amiable comme celle qui avait prévalu dans l’affaire Lockerbie, à savoir une indemnisation contre l’arrêt de toute poursuite judiciaire sur le plan national ou internationale. La fille de l’Imam, Haoura Sadr avait soutenu à l’époque que son père était toujours vivant et qu’il croupirait dans une prison libyenne.

En juin 2012, le président intérimaire de la Libye libre, Moustapha Abdel Jelil, annonçait la fin de l’enquête sur la disparition de l’imam libyen. Selon lui, les investigations menées par la justice libyenne avaient révélé d’importants détails, affirmant qu’elle n’attendait que les résultats d’ADN que les autorités libanaises devaient effectuer sur le corps présumé de l’Imam. En avril dernier, des médecins légistes libyens avaient effectué des tests ADN sur des restes humains retrouvés dans un cimetière en Libye et qu’ils pensent être ceux de l’Imam et de ses amis. Mais le chef de la diplomatie libanaise avait démenti ces informations à son retour de Libye.

A la veille du départ du ministre Adnane Mansour de Beyrouth, la presse libanaise avait bel et bien placé sa visite à Nouakchott sous l’angle de l’enquête sur la disparition de l’imam chiite et de ses compagnons. Le journal  » Nahar » soutient ainsi que lorsque le département des affaires étrangères libanaises a transmis aux autorités mauritaniennes l’intention du ministre Adnane Mansour de rendre visite à leur pays, ils auraient répondu « Qu’il soit la bienvenue ».

Ainsi, la délégation libanaise qui se trouve à Nouakchott depuis hier pour une visite de trois jours, comprendrait outre le chef de la diplomatie, un membre de la Commission chargée du suivi de l’affaire Moussa Sadr, le Directeur général auprès du ministère des Affaires étrangères chargé de la diaspora libanaise à l’étranger, Heïthem Jaha et du magistrat Hassane Chami.

Il est prévu que les membres de la délégation s’entretiennent avec les autorités mauritaniennes pour étudier les voies et moyens d’interroger directement Abdallahi Senoussi, ou de confier la mission à une équipe spécialisée libanaise pour s’en charger.

Bref, la préoccupation de l’Etat libanais est de parvenir à glaner le maximum d’informations réelles et crédibles sur le sort de Moussa Sadr et compagnie, par le biais d’interrogatoires auprès d’Abdallahi Senoussi détenu depuis quelques mois en prison. L’homme détiendrait en effet les clés de ce mystère, de par sa position rapprochée avec l’ancien dictateur libyen Moummar Kadahfi dont il était le bras droit, le confident et le gendre.

Déjà vendredi dernier, le député libanais Nebih Berri avait soutenu qu’au plus tard, le samedi ou le dimanche, le monde sera édifié sur une des étapes essentielles et décisive du cas Moussa Sadr et compagnons, mettant ainsi fin à plus de 34 ans de mystère.

JOB

Source  :  L’Authentique le 05/09/2012

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