Mort d’Arafat : que dit le rapport d’hospitalisation de 2004 ?

(13 Août 2003. Le leader Palestinien, les larmes aux yeux après qu'il ait appris la mort de sa soeur, Yousra Abdel Raouf Al Kidwah,à Ramallah. Crédit photo : Nasser Nasser / AP)

Le jour de l’ouverture d’une information judiciaire sur la mort du leader palestinien, le site « Slate.fr » fait état d’un possible empoisonnement par toxines de champignons vénéneux.

Le rapport d’hospitalisation français de Yasser Arafat fait état d’une inflammation intestinale et de troubles de coagulation « sévère », selon le site Slate.fr qui le publie et évoque la piste d’un « empoisonnement » par une toxine de champignon vénéneux.

Un « compte rendu d’hospitalisation » du 14 novembre 2004 signé par le Pr Thierry de Revel, chef du service d’hématologie de l’hôpital militaire de Percy, indique dans sa conclusion: « entéropathie évoquant une entérocolite (inflammation intestinale, ndlr) d’allure infectieuse (…) associée à une coagulation intravasculaire disséminée sévère sans étiologie identifiée au stade de réanimation ».

La coagulation vasculaire disséminée sévère ou CIVD est « un phénomène grave correspondant à un bouleversement complet de l’ensemble des mécanismes qui assurent l’équilibre des processus physiologiques de la coagulation sanguine » et « ses causes peuvent être de multiples origines », explique Slate.fr dans l’article accompagnant le rapport.

Un « empoisonnement par l’almanite phalloïde ou le cortinaire des montagnes » ?

L’article fait intervenir le Pr Marcel Francis-Kahn, ancien chef du service de rhumatologie de l’hôpital Bichat à Paris, qui assure que le tableau clinique décrit « collerait très bien avec un empoisonnement par une des toxines de l’amanite phalloïde ou du cortinaire des montagnes ».

« On y trouve la facilité d’administration, les premiers symptômes retardés, la CIVD, l’évolution prolongée (jusqu’à 30 jours pour le cortinaire et ses toxines) et la défaillance hépato-rénale avec troubles de coagulation terminaux », indique le médecin qui ajoute que « ce type de toxine est étudié notamment dans le centre de Nes Ziona, pas très loin de Tel-Aviv ».

Le rapport d’hospitalisation indique que les symptômes ont commencé le 12 octobre, quatre heures après le repas du soir, « par une sensation de malaise avec nausées, vomissements et douleurs abdominales ». Admis 17 jours plus tard en France à Percy, le leader palestinien sombrera dans le coma le 3 novembre, puis décèdera le 4 novembre sans qu’une autopsie ne soit pratiquée.

Les effets du polonium encore méconnus

Une information judiciaire pour assassinat concernant le décès de Yasser Arafat en 2004 a été ouverte mardi en France à la suite du dépôt de plainte contre X pour assassinat par Souha Arafat, veuve du chef de l’Autorité palestienne. Ce dépôt de plainte est consécutif à la découverte de polonium, substance radioactive hautement toxique, sur des effets personnels de l’ex-dirigeant palestinien, qui a relancé la thèse d’un empoisonnement.

Ce que déduit Slate du rapport publié par al-Jazeera il y a deux mois est que le dossier médical « confirme » que des analyses réalisées sur des échantillons urinaires ont « permis d’exclure la présence de rayonnements radioactifs de type alpha, béta ou gamma », même si le polonium n’a pas été spécifiquement recherché dans les analyses françaises de l’époque.

« Le tableau clinique décrit à l’hôpital Percy en novembre 2004 est peu compatible avec un empoisonnement au polonium 210 », mais certains experts « font remarquer qu’avec six cas connus depuis Marie Curie, on connaît mal les effets de cet élément radioactif », indique encore le site.

Source  :  Le Nouvel Observateur avec AFP le 28/08/2012

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