Pour le Maroc, le coup est rude. Non seulement le secrétaire général de l’ONU , M. Ban Ki Moon, refuse de désavouer son envoyé spécial au Sahara Occidental Christopher Ross, mais il lui renouvelle sa confiance, et maintient les termes de son mandat. Ce qui s’apparente fort à un camouflet.
Ban Ki-Moon persiste et signe. Il n’est pas question de changer son représentant personnel pour le Sahara Occidental, l’américain Christopher Ross. Il n’est pas question non plus de changer les termes de sa mission, ni de remettre en cause le rôle de la force des Nations-Unies au Sahara occidental (MINUSRO). De même, son émissaire spécial Wolfgang Weisbrod-Weber garde les mêmes prérogatives.Tout ceci a été signifié au Roi Mohamed VI au cours d’un entretien téléphonique à l’occasion de l’Aïd El-Fitr, a annoncé un communiqué des Nations-Unies. « Les Nations unies n’avaient pas l’intention de modifier les termes de leur médiation, dont l’objectif est de promouvoir une solution politique au conflit acceptable par les deux parties », a déclaré M. Ban Ki Moon, ajoutant que « son émissaire personnel et son nouveau représentant spécial rempliraient leurs mandats respectifs, en faisant avancer le processus de négociation, en s’efforçant d’améliorer encore les relations algéro-marocaines et en supervisant les activités de maintien de la paix » dans la région, conformément aux résolutions de l’ONU.
Même s’il fait preuve de diplomatie en rendant hommage à la « contribution importante » du Maroc aux efforts de paix de l’ONU, le secrétaire général de l’ONU n’en adresse pas moins une fin de non-recevoir, polie mais ferme, au Maroc qui voulait faire remplacer M. Christopher Ross.
Ban Ki-Moon offusqué
La crise entre le Maroc et les nations-Unies avait commencé en mai, lorsque le Maroc avait décidé de retirer sa confiance à M. Ross, qui aurait, selon Rabat, adopté des positions de « déséquilibrées » et de « partiales » dans le conflit du Sahara Occidental. L’action de M. Ross avait notamment amené l’ONU à adopter un rapport très critique au sujet des Droits de l’Homme au Sahara Occidental.
Le Maroc s’était offusqué de ce rapport. Rabat comprenait d’autant moins ce changement que le rapport provenait d’un diplomate d’un pays traditionnellement ami, ce qui a poussé la diplomatie marocaine à une nouvelle maladresse, en demandant que M. Ross soit désavoué. Washington avait mal apprécié cette attitude, et appuyé M. Ban Ki-Moon, lui aussi offusqué que son l’impartialité de représentant soit remise en cause.
En plus des violations des droits de l’Homme, le rapport de M. Ross avait souligné les difficultés qu’éprouvait la force des Nations-Unies pour mener à bien sa mission, en raison de l’attitude des autorités et de l’administration marocaine. Il a aussi affirmé son intention de se rendre en visite dans les villes du Sahara Occidental, où le front Polisario se fait fort d’organiser des démonstrations de force pour prouver l’attachement de la population à l’indépendance.
Aïssa Bouziane
Source : Maghreb Emergent le 26/08/2012
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