Départ du Président : La COD a-t-elle les moyens de ses ambitions ?

(Crédit photo : Al Akhbar)

L’opinion reste encore peu édifiée sur les moyens de lutte politique envisagée par les partis de la COD pour reprendre leur élan de contestation du régime en place et de revendication du départ du président Ould Abdel Aziz de pouvoir.

Alors qu’elle prévoyait reprendre ses marches et sit-in juste après la fête de l’Aid El Fitr El Kerim, la COD tergiverse encore dans ses positions communes, ne semble pas cette fois plus pressée comme d’habitude, présentant même à travers certains partis qui la constituent des attitudes moins radicales qu’auparavant.
En Effet Ufp, vient de déclarer par le biais de son leader Dr Maouloud, à l’occasion de la tenue de la session extraordinaire du bureau exécutif de sa formation politique, que l’opposition n’est pas contre le dialogue. S’agit-il alors d’un revirement de la COD ou tout simplement d’un détail capital à travers lequel ce parti central de l’opposition tient à montrer que c’est le régime qui est à l’origine de tous les blocages qui empêchent le pays de sortir de l’impasse politique.
En promettant de faire partir le président de la république Ould Abdel Aziz et son pouvoir de manière pacifique, la COD laisse sceptique sur ses moyens de dégager un régime qui a mainmise sur l’armée, l’administration et qui use de tous les moyens de l’administration voire même du gouvernement pour maximiser ses chances d’être en tête dans toutes les circonstances démocratiques. Ceci est d’autant plus vrai si l’on sait que Ould Abdel Aziz perçoit plutôt les meetings populaires et les sit-in de masse de la COD comme un signe de bonne santé de l’Etat de droit à vendre au meilleur prix à la communauté internationale. Les récents propos du leader de l’Ufp, qui s’harmonisent beaucoup avec ceux tenus à son retour de Paris au pays traduisent aussi un discours qui rompt avec l’escalade et qui privilégie plutôt les voies de l’apaisement et du dialogue. Justement, pour le dialogue, Dr Mohamed Ould Maouloud a indiqué à l’ouverture de la session extraordinaire du bureau exécutif de son parti organisée le week-end dernier que la COD n’est pas contre cette option. Un ton qui diffère totalement de celui de ses autres collègues au sein de l’opposition pour lesquels, la seule issue de l’impasse politique et le départ du président, présentant cette alternative comme l’unique solution de tirer le pays des ténèbres de la crise qui l’assaille depuis des mois. Ces différences de point de vue qui peuvent être saisies à la volée par les analystes politiques font soulever bon nombre d’interrogations dont celle de savoir si l’Ufp, très attachée à l’Etat de droit et aux valeurs démocratiques ne partage pas les mêmes convictions politiques que ses pairs de la COD dont le slogan du rahil sans passer par des élections présidentielles préalables du chef de l’Etat constitue en soi une dérive à la règle démocratique mais si pendant un certain juillet 2009, cette consultation a été émaillée de grosses fraudes. A propos des allégations du Dr Ould Maouloud, notons qu’il a déclaré jeudi dernier que l’opposition « n’a jamais refusé le dialogue », et que, d’ailleurs, « elle l’a toujours appelé de ses vœux » soulignant qu’en 2011 « quand Aziz a demandé le dialogue, la COD à sollicité l’application de quatre mesures à inscrire, soit dans les lois soit dans les accords pour juger du sérieux de ce dialogue », selon son expression. Ould Maouloud accuse ainsi le pouvoir d’avoir « refusé de considérer ces propositions » et de continuer à user de violence contre les citoyens. A propos du Mali, il a précisé que la Mauritanie doit éviter a tout prix une crise dans ce pays du fait que de sa stabilité dépend la notre et celle de toute la sous-région. Pour le président de l’Ufp, « la crise politique que nous vivons résulte du putsch de 2008 sur la présidence de la République puis le 28 juin sur les Accords de Dakar qui devraient nous faire sortir de la crise.» pour corroborer ses propos, Ould Maouloud a rappelé la convocation du collège électoral par le Premier Ministre, puis ce qu’il a qualifié de « putsch sur les élections » et incriminé, au passage, « le comportement du Président qui est identique à celui du chef du HCE » (Haut conseil d’Etat), organe de transition militaire mis en place par les généraux, juste après le coup d’Etat du 06 août 2008.

Amadou Diaara

Source  :  Le Rénovateur le 26/08/2012

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