Les États européens forment une force d’intervention au Sahel

(Une vidéo obtenue par Al Jazeera montre les otages enlevés Johan Gustafson (à gauche), Stephen Malcom (au centre) et le néerlandais Sjaak Rijke (à droite), qui sont actuellement détenus par des terroristes au Mali. Crédit photo : AFP / Al Jazeera)

Des forces spéciales occidentales pourraient être déployées dans la région du Sahel-Sahara pour combattre les terroristes régionaux, selon un nouveau rapport.

La France, le Royaume-Uni, l’Espagne et l’Italie sont en train de former une force spécialisée de combat qui devrait rapidement intervenir dans les pays du Sahel pour traquer les leaders d’Al Qaida et d’autres groupes terroristes, selon un nouveau rapport.

Le journal algérien El Khabar a rapporté, le 16 août, que cette force spéciale de 2 000 hommes, qui s’entraînent depuis des mois, comprendra « plus de 800 soldats issus des forces spéciales françaises, britanniques, italiennes et espagnoles ».

Selon le journal,outre sa mission de pistage des leaders terroristes, cette nouvelle force serait susceptible d’intervenir et de porter secours aux otages actuellement détenus par les groupes affiliés à Al Qaida.

« Ces soldats ont participé à des exercices de combat entre les mois de février et de juin 2011 dans différentes zones, à Haruj et Hamada Rabaniya, au centre et dans le sud-est de la Libye. Ces exercices ont porté sur la simulation d’intervention et les opérations de parachutage dans le Sahel, » précise le journal.

El Khabar a cité des bédouins qui ont assisté à ces entraînements : « des drones, des hélicoptères de combat et des véhicules légers qui ont été transférés sur une piste d’aviation située à proximité de la ville libyenne de Zuwaila ont participé à ces exercices ».

Les experts affirment qu’il aurait été possible que ces mouvements militaires européens soient mis en place en coordination avec les pays régionaux, dans le cadre d’une action militaire conjointe menée en raison de la détérioration actuelle de la situation.

« En dépit du fait que certains pays régionaux se soient précédemment opposés à tout partenariat militaire avec les pays occidentaux pour contrer le terrorisme au Sahel, les nouvelles données imposent maintenant la coopération, la coordination et le partenariat en excluant toutes les réserves », dit Abdul Hamid al-Ansari, sépcialiste des groupes salafistes, à Magharebia.

Selon El Khabar, les services algériens de sécurité ont travaillé avec des experts techniques afin de traquer 100 leaders d’Al Qaida au Maghreb Islamique (AQMI) et du Mouvement pour l’Unité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (MUJAO).

« Même si le journal algérien n’a pas été en mesure d’identifier les techniciens et les experts qui coopèrent actuellement avec les cellules militaires algériennes, on peut deviner qu’il y a des spécialistes occidentaux, venus de pays européens, qui partagent la même inquiétude que les pays du Sahel concernant la menace représentée par le terrorisme », explique le journaliste malien Brahim Cissé.

« Ce sont des démarches qui ne sont pas, cela ne fait aucun doute, en contradiction avec l’ancienne méthode algérienne qui est basée sur la coordination des services de renseignements », ajoute-t-il. « Cela serait illogique que l’ennemi terroriste reste le même, tandis que les politiques des pays touchés diffèrent dans leurs méthodes de confrontation. »

Pour sa part, Mohamed Mahmoud Ould Abou Elmaali, spécialiste des groupes salafistes, soulève quelques questions concernant les mécanismes d’intervention qui seront utilisés par ces forces européennes et leur efficacité dans la traque des éléments d’Al Qaida. « Jusqu’à présent, nous ignorons les plans, les moyens et les mécanismes qui seront exploités dans l’application de ce programme conjoint européen », indique-t-il. Mais il n’exclut pas qu’il pourrait y avoir l’indication d’une coopération approfondie entre les pays régionaux, qui seraient amenés à opter pour des initiatives plus efficaces.

De plus, les ministères algériens de la Défense et des Affaires étrangères ont émis une décision conjointe en date du 18 août établissant les exigences relatives à l’aviation étrangère, avec une interdiction des vols d’entraînement, des ravitaillements en plein vol, la non-délivrance d’autorisations permanentes de vol aux avions de combat, de reconnaissance et de guerre, ainsi qu’aux hélicoptères, rapporte El Khabar.

Ce règlement demande aux avions souhaitant traverser l’espace aérien de l’Algérie d’acquérir une autorisation de vol, accompagnée d’un formulaire dans lequel les organisateurs du vol devront indiquer s’ils transportent, ou non, des personnalités.

Ils auront également l’obligation d’envoyer une notification préalable quarante-huit heures à l’avance, et d’indiquer s’ils transportent des individus ou des matériels qualifiés de « non-sensibles » dans la décision ministérielle, s’ils transportent de l’aide humanitaire hors de l’Algérie, ou si le vol est destiné à une maintenance technique ou à l’évacuation de personnes pour raison médicale.

Jemal Oumar, à Nouakchott

Source  :  Magharebia le 22/08/2012

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