Le monde politique mauritanien n’a pas connu, véritablement, de vacances, cette année. Côté pouvoir, les ministres n’ont cessé, tout au long du mois d’août, coïncidant avec le ramadan, de sillonner le pays, en long et en large, pour prêcher la bonne parole. La Coordination de l’Opposition Démocratique (C.O.D) avait prévu, pour sa part, un certain nombre d’actions.
Même si ses actions s’étaient, en réalité, limitées sur les contre-attaques adressées à une majorité occupant de plus en plus le terrain.Mohamed Ould Abdel Aziz avait donné instruction à ses ministres d’aller conquérir l’intérieur du pays. L’organisation des élections législatives et municipales a été évoquée par quelque ministre, par le président de la République en personne, même si celui-ci, s’en est défendu, publiquement pour rappeler la compétence de la Commission Electorale Nationale Indépendante (C.E.N.I). Une C.E.N.I qui, il faut le signaler, commence à coopter le personnel de son directoire.
On se souvient de la réaction de la C.O.D relative aux propos, tenus par Mohamed Ould Abdel Aziz à un groupe de convives parmi ses parlementaires. ‘’L’histoire de la tenue des élections législatives et municipales ne nous concerne pas, disait la C.O.D. C’est bien clair que le président de la République n’est pas sérieux, alors qu’il n’a même pas respecté même ses engagement vis-à-vis de l’opposition participationniste.’’
En tout cas, la rentrée politique risque d’être encore plus chaude pour une scène qui n’a pas vu de répit, ou presque.
La C.O.D affûte d’ores et déjà ses armes et s’apprête à une rentrée politique agressive. A la veille de la sortie médiatique, appelée communément, la rencontre du président de la République avec le peuple, organisée, à Atar, le 05 août courant, la C.O.D a tenu à signer une charte d’honneur pour ‘’s’immuniser’’, dit-on, contre d’éventuelles perches tendues. C’est un peu une manière de mettre de garde-fous, implicitement morale, devant toute tentative migratoire. C’est en quelque sorte une réponse à l’initiative de Messaoud Ould Boulkheïr.
Nouvel agenda
Avant-hier, lundi, la C.O.D s’est réunie pour penser son nouvel agenda. Un agenda étalé sur les deux mois à venir. ‘’Les membres de la C.O.D, rapporte une source, parmi celle-ci, à Biladi, s’emploient à faire une évaluation de la situation politique du pays.’’ ‘’Une évaluation qui s’impose, désormais, souligne une autre source de la C.O.D, en vertu de ce qui s’apparente à une précampagne électorale engagée par le pouvoir en place, à travers les missions marathons des ministres à l’intérieur du pays.’’
L’agenda se conçoit, en collaboration, avec la coordination de la jeunesse de la C.O.D, connue sous le vocable de MICHAAL ( le flambeau), (à ne pas confondre avec le Mouvement de la Jeunesse Mauritanienne ( M.J.M), d’obédience islamiste de Tawassoul, qu’on pourrait également lire opportunément Mohamed Jemil Mansour). La coordination des femmes de la C.O.D aurait aussi un rôle déterminent à jouer, inscrit, alors, dans ce nouvel agenda.
La C.O.D revient donc, d’après les premières fuites, à son escalade, ses manifestations, ses meetings. Elle reprendra comme point de repère les moquées pour déclencher ses sorties. Elle prendra en charge les requêtes des doléances des victimes d’injustice, des floués de la rectification et les mécontents de tout acabit. Elle s’alliera aux colères syndicales et ouvrières. Elle sera, en somme, de toute les colères, sinon derrières celle-ci. Une rentrée quelque peu chaude. Pendant, au moins deux mois.
Deux mois. On est dans la fourchette d’un certain rendez-vous donné, quoique démenti, par le président de la République ; et qui se rapportait à la tenue des élections législatives et municipales.
La Coordination de l’Opposition Démocratique maintient, semble-t-il, sa phrase leitmotiv : ‘’Aziz dégage !’’
Ould Abdel Aziz, lui, serait déjà bien parti, si on aimait le croire, dans son échéance électorale. Rien ne l’en empêche. N’est-ce pas, lui, qui a dit et répété, plus d’une fois, en donnant des réponses catégoriques, et fermes, au moins visiblement, aux journalistes intervieweurs de la rencontre d’Atar, qu’il n’y a pas de crise politique. Ce que réfute la C.O.D, ne serait-ce que sur le terrain. Qui, en plus, insiste sur l’existence d’une crise pas seulement réelle, mais profonde. Profonde jusqu’à l’amener à exiger un ‘’ Dégage Aziz.’’
On verra bien lequel des deux adversaires fera dégager la thèse de l’autre, à défaut de le dégager, lui-même. On verra bien, si élection il y a. Et, on verra bien, si Aziz allait dégager.
A.V.T
Source : Biladi le 16/08/2012
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