Le centre arabo-africain de l’information et du développement a organisé vendredi soir à Nouakchott un colloque sur la situation politique actuelle de la Mauritanie sous le titre « pourquoi l’initiative du Président de l’Assemblée .. et connaissons-nous une crise politique? ». Un grand nombre d’hommes politiques et de personnalités influentes y prirent part. La discussion a connu des réactions vives. Pour Yarba Ould Sghair, directeur de l’AMI et membre du Bureau Exécutif de l’UPM, il n’y a pas en Mauritanie de crise de sociétale ou du régime. Il y a des crises sentimentales et non politiques comme le prétendent certains. Cependant qu’Ahmed Ould Lefdhal, membre du Bureau exécutif du Teketoul-RFD, affirme l’existence d’une crise politique dont les marques, qu’on ne peut nier, sont patentes. Il indique que l’illégalité du parlement rend le gouvernement responsable devant un mythe. Il ajoute que l’administration est aujourd’hui neutralisée et centralisée entre les mains d’une même personne (allusion au Président Ould Abdel Aziz), que le régime a échoué par rapport à son discours sur la gabegie et commence à improviser un discours nouveau. Il ajoute aussi que si « les caisses de l’Etat sont pleines » comme annoncé par Aziz lors de la « Rencontre avec le peuple », cela n’a aucune répercussion sur la vie des citoyens. Des partis de la majorité s’opposent au Président. De son côté, Moustapha Ould Abeiderrahmne député et Président du Parti du Renouveau Démocratique dit qu’il y a un blocage politique et aucune volonté réelle de combattre la corruption rappelant « nous ne doutons pas de la légalité du Président et du régime » et que « les positions sur la bases desquelles n’ont pas été appliquées ». Il fait porter aux partis de la majorité la plus grande part de la crise actuelle et demande à Aziz « de renoncerparce qu’il est le père pour tous », dit-il. Ould Abeiderrahmane, toujours membre de la majorité, a adressé de vives critiques au gouvernement, a aussi critiqué la détention de Birame et ses amis et dit que les mauritaniens ne doivent pas rester silencieux sur leurs détentions. Pour Mohamed Ould Abed, ancien ministre et dirigeant du parti Rencontre Démocratique, la Mauritanie connait une crise politique structurelle dévastatrice dont les conséquences seront celles de la crise de 2008 (Sidi). L’ancien ministre de l’économie de la transition 2005-2007 indique que le secteur des mines n’a pas de répercussion ni sur l’économie du pays ni sur le chômage et ce qui se passe dans l’ombre, dans ce secteur, sera découvert tôt ou tard, ajoutant que la réalité de la pauvreté est qu’elle progresse régulièrement depuis 2008. Mohamed Mahmoud Ould Nati du parti APP estime qu’il y a un fait désolant « chacun ressent que le pays est dans un état non satisfaisant ». Il ajoute que dès lors chaque partie campe sur ses positions, cela signifie qu’elle est atteinte de crise mentale. Quant à son camarade Khalil Ould Tayeb du parti UPM, il dit que Messaoud n’a pas lancé une initiative pour cause de crise mais « par soucis de rassemblement ». Il ajoute que depuis l’arrivée de Mohamed Ould Abdel Aziz au pouvoir, les choses ont commencé à s’améliorer dans tous les domaines.
Messaoud et Nibih Berri : L’avocat Mohameden Ould Ichidou : la Mauritanie a vécu trente années d’égarement résultant en un ordre politique singulier. Il dit que Messaoud a lancé son initiative afin de rester Président de l’Assemblée Nationale, le comparant Nebih Berri qui affirme se soucier des équilibres qui lui permettent de rester président du parlement libanais. Ichidou ajout : « il n y a pas de crise politique mais tout n’est pas au beau fixe ». Le colloque a connu un dialogue époustouflant qui vu les interventions de Mahfoudh Ould Deddach, ancien ambassadeur ; l’avocat LO Gourmo de l’UDP et d’autres personnalités politiques et activistes de la société civile. Le colloque a enregistré un accès de vigueur lorsque Lo Gourmo remarque le peu d’importance qu’on accorde aux personnalités noires suite à la demande de quelques personnes de ne pas traduire les propos de ceux qui ne maîtrisent pas l’arabe. Mohamed Salem Ould Dah, président du centre arabe et africain de l’information lui répond « souvent, nos frères negro-africains ne s’intéressent pas aux affaires du pays », ce qui a provoqué une grande confusion et une grande désapprobation parmi les assistants. Abdallahi Mamadou Ba, journaliste-écrivain dit que les propos de Ould Dah sont détestables, que le pays s’engage dans une voie dangereuse où deux communautés apparaissent, l’une noire et l’autre Beidane, poussant chacune vers l’unilatéralisme à l’inverse de la volonté d’une grande majorité des acteurs politiques et de la société civile des deuc communautés. Plus tard, Ould Dah a présenté ses excuses, retiré son propos et présenté une explication de sa position.