Médiateur en Syrie : un diplomate algérien pour succéder à Annan ?

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L’ex-ministre algérien Affaires étrangères Lakhdar Brahimi est pressenti pour succéder à Kofi Annan comme médiateur en Syrie, ont indiqué jeudi 10 août des diplomates.

Kofi Annan a démissionné jeudi dernier de son poste d’envoyé spécial de l’ONU et de la Ligue arabe en Syrie en déplorant le manque de soutien des grandes puissances à sa mission.

Selon ces diplomates, parlant sous le couvert de l’anonymat car les négociations autour de cette nomination ne sont pas terminées, la nomination de Lakhdar Brahimi devrait être annoncée au début de la semaine prochaine.

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Kofi Annan, qui avait été nommé en février, quitte officiellement son poste à la fin août.

Agé de 78 ans, Lakhdar Brahimi a été envoyé spécial de l’ONU dans plusieurs points chauds de la planète et médiateur dans plusieurs conflits. Ancien ministre algérien des Affaires étrangères de 1991 à 1993, il a notamment représenté l’ONU en Afghanistan de 1997 à 1999, puis de 2001 à 2004 après le départ des talibans, ainsi qu’en Irak après l’invasion de 2003.

Il avait pris sa retraite fin 2005, avant d’accepter en 2009 de diriger un groupe d’experts indépendants pour faire des recommandations sur la sécurité du personnel de l’ONU dans le monde.

Lakhdar Brahimi fait partie du groupe des « Elders » (anciens), qui réunit des personnalités oeuvrant au règlement des conflits dans le monde, tout comme l’ancien président américain Jimmy Carter, l’archevêque Desmond Tutu ou l’ancien président finlandais et Nobel de la paix Martti Ahtisaari.

Malgré cinq mois d’efforts, le plan de paix en Syrie proposé par Kofi Anann et prévoyant cessez-le-feu, retrait militaire et transition démocratique est resté lettre morte.

Lakhdar Brahimi reprend le flambeau au moment où la bataille d’Alep (nord de la Syrie) fait rage et où l’ONU doit décider du sort de sa mission d’observateurs en Syrie (Misnus).

Un plan de paix jamais appliqué

Déployée en avril, la Misnus a dû suspendre la plupart de ses patrouilles à la mi-juin et son effectif a été réduit de moitié, à 150 hommes seulement.

Le Conseil de sécurité a prolongé son mandat jusqu’au 19 août mais en avertissant que les observateurs partiraient si les conditions de sécurité et les perspectives de dialogue politique entre pouvoir et opposition ne s’amélioraient pas nettement.

Un diplomate à l’ONU, parlant sous couvert de l’anonymat, a indiqué que l’ONU et le Conseil pourraient être amenés à réviser le plan de paix en six points de Kofi Annan.

« Pour le moment c’est tout ce que nous avons, a-t-il dit, mais cela ne veut pas dire qu’il ne puisse pas être réexaminé. Il y a des éléments qui sont désormais superflus, il pourrait y avoir une nouvelle version avec une nouvelle appellation ».

Près de 17 mois de violences en Syrie ont fait plus de 21.000 morts, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH).

Interrogé jeudi par des journalistes sur la succession de Kofi Annan, l’ambassadrice américaine à l’ONU Susan Rice a souligné qu’il s’agissait « d’un travail très difficile, que Kofi Annan a accompli de manière admirable ». « Il est normal qu’il ait finalement ressenti de la frustration ».

« Il y a plusieurs modèles pour définir ce que doit être un envoyé spécial (en Syrie), quelle expérience il doit avoir, quel doit être son rôle », a-t-elle estimé, sans se prononcer sur un candidat.

Source  :  Le Nouvel Observateur avec AFP le 10/08/2012

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