Koumba n’en revient pas encore. A la fin du mois de juin, alors qu’elle s’attendait à percevoir sa paye de sage femme, voilà qu’elle apprend n’aura droit son un salaire, versé de façon trimestrielle, que lorsque qu’elle sera recensée.
Au moment où ces lignes sont écrites Koumba est sans sou et n’arrive même plus à subvenir à ses besoins. Son cas n’est isolé. Annoncée en grande pompe la «révolution de l’état civil» dont l’objectif est d’émettre des titres sécurisés n’a pas fini de faire des victimes parmi les travailleurs. A l’instar de Koumba nombre d’employés souffrent aujourd’hui de la rétention de leurs salaires. Leurs employeurs sans doute animés par la volonté de ne débourser khoums ont utilisé le recensement comme prétexte pour retenir leurs payes. Plus grave encore rien n’indique que ces travailleurs verront bientôt le bout du tunnel. Au contraire il est à prévoir que certains en ont encore pour longtemps avant d’obtenir un extrait de registre national des populations. En effet l’attitude de l’état civil peu enclin à faire un recensement équitable, l’amateurisme du personnel chargé d’orthographier noms et prénoms ; dates et lieu de naissance, sur les extraits de registre national de populations… sont autant d’éléments qui ne doivent guère inciter à l’optimisme.
Les candidats aux concours aussi pâtissent de la «révolution». Ce n’est sans doute pas Abda qui ira soutenir le contraire. Titulaire d’un brevet de technicien (BT) option maintenance et conduite des engins, décroché cette année, il rêvait de trouver un travail. Et lorsqu’il apprit que la SNIM organise un test pour recruter des titulaires de BT ; BEP ; CAP, son sang ne fait qu’un seul tour. Mais malheureusement pour lui, la SNIM impose aux postulants de fournir un dossier de candidature qui en sus d’un CV détaillé ; d’une lettre de motivation ; des copies légalisées des diplômes…doit nécessairement comprendre un extrait du registre national des populations, chose qu’Abda n’a pas encore. Et il est à prévoir bien d’autres élèves titulaires d’un diplôme délivré par un lycée technique n’auront pas la chance de postuler aux postes d’emplois mis en jeu par la société minière, pour la simple et bonne raison qu’ils ne se sont pas encore faits recenser. Décidément la révolution de l’Etat civil n’a pas fini de faire des victimes.
Source: Taqadoumy
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