Autour d’un thé ( 25/07/2012)

(Crédit photo : Sneiba / Le Calame)

{jcomments on}Que ceux qui doutaient de la barraka du Président Mohamed Ould Abdel Aziz déchantent. Les pluies abondantes sont là, drues et fertilisantes. Les centaines d’initiatives pour soutenir son action naissent comme de petits champignons. Initiative pour le soutien du Président par ci, initiative pour le renforcement de Mohamed Ould Abdel Aziz par là.

Invitation des cadres de patati et rencontre des cadres de patata. Comme quoi, la caravane de l’opposition passe, les chiens de la majorité aboient. Entre les deux, le patriarche Messaoud Ould Boulkhair continue à croire à son initiative politique par laquelle il compte colmater les brèches d’une scène politique nationale complètement émiettée. Au dernier Conseil des ministres de jeudi dernier, des instructions ont été données, pour l’organisation rapide des élections législatives et municipales. Les gens parlent de la fin du mois de mars 2013. C’est-à-dire, quelques mois avant l’expiration du mandat présidentiel, en 2014. Si les « Codistes » n’ont pas, entre-temps, réussi à faire dégager Mohamed Ould Abdel Aziz et son système. Auquel cas nous revoilà repartis pour une nouvelle transition, de nouveaux accords, de nouvelles élections, de nouvelles contestations, une nouvelle opposition et une nouvelle majorité. Loin d’être sorti de la quadrature du cercle. Vous savez pourquoi ? Amateurisme et manque de sincérité politique ! La stratégie du ventre est prédominante. Celle du calcul qui ne tient en compte que des considérations personnelles pour l’aboutissement de desseins souvent maquillés par de très beaux principes qui ne résistent pas trop à la tentation d’accéder à quelques hautes charges étatiques. Le profil bas de tous les acteurs politiques rencontrés par le président de l’Assemblée nationale, dans le cadre de son initiative basée sur l’idée de former un gouvernement d’union nationale, est une preuve, éloquente, de cette « gourmandise ».
Le dossier du travailleur Mohamed Ould Mechdouvi est, semble-t-il, clos. Tout comme celui des sept martyrs de l’aéronef qui s’est écrasé,le jeudi 12 juillet dernier, à l’aéroport de Nouakchott. L’affaire Lamine Mangane est tout aussi close. Celle de l’accompagnateur d’un malade, tué, à Boghé, par des tirs de militaires, paniqués par une supposée présence terroriste, n’a pas eu de suite. Les conditions de la mort, encore par balles, de gendarmes, cette fois, d’un chauffeur d’une ONG internationale, aux environs de Leaweissi en Assaba sont restées peu claires. Toutes ces bavures se sont passées sous Mohamed Ould Aziz. Déjà en 2008, lorsqu’à la suite d’une manifestation à Kankossa, le jeune Ould Nava tombait sous les coups de gardes surchauffés, Mohamed Ould Abdel Aziz orchestrait, autour de ce regrettable incident et à travers son peloton de députés, une vaste propagande de désinformation sur les conditions de cette mort. Nous en sommes aujourd’hui à cinq cas, au moins, de morts suspectes, sous son magistère. Ni lui ni ses collabos ne pipent mot, pour expliquer, à l’opinion nationale, la recrudescence de cette violence que les autorités semblent bénir.
Quatre jours d’EGE (Etas Généraux de l’Education). Les ateliers régionaux ont regroupé des centaines de « spécialistes » de l’éducation, pour sauver le système mauritanien qui se débat, depuis au moins deux décennies, dans une crise structurelle qui l’a rendu inopérant. En fait, les rencontres n’étaient autres que des présentations d’un énorme document que des « experts-maison » lisaient aux participants. La Commission Nationale des Etats Généraux de l’Education et de la Formation a réfléchi, par le biais de ses spécialistes, à la place des véritables acteurs de terrain qui connaissent, en principe, plus que n’importe quel expert, les véritables problèmes de l’équation pédagogique. Pour bien faire taire les probables protestations, la CNEGEF avait prévu un petit perdiem (20 000 UM) qui n’a pas été de trop, en ce début de Ramadan. Rencontres nationales pour validation d’un document préfabriqué. Et, du coup, le système est sauvé ? Quelle farce ! Finalement, la montagne a accouché d’une toute petite souris.

Sneiba

Source  :  Le Calame le 25/07/2012

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