Tiris-Zemmour : Zouérate manque d’eau douce…

(Crédit photo : anonyme)

L’eau est source de vie ! Par les temps qui courent le manque d’eau douce complique le train de vie quotidien des habitants de Zouérate.

Because : l’eau que les populations consomment est saumâtre. Impossible de l’ingurgiter. Pire, il fait horriblement chaud dans la capitale du Tiris-Zemmour. Le thermomètre varie entre 42° et 41°.

A ces problèmes viennent s’ajouter des pénuries d’eau. Conséquence : on se débrouille comme on peut, pour se la procurer, saumâtre ou non. Là aussi l’exercice n’est pas facile pour les populations. Pour cela, il faut parcourir 7 à 8 Km pour pouvoir s’approvisionner en eau. Ce n’est pas à la portée des démunis faute de moyens de transport. Seul des camions-citernes V9 de la SNIM assurent une rotation régulière de ravitaillement de la ville. Située dans un lieu désertique, le principal problème de Zouérate est l’approvisionnement en eau. Le site de Boulanouar, riche en eau douce souterraine, et situé au PK 96 sur le parcours du chemin de fer contribue, plus ou moins, à la résolution du problème. L’eau est convoyée par des wagons citernes qui sont ajoutés au convoi. Cette nappe sur laquelle est basée la solution du problème de l’eau pour la mine de Zouérate est équipée de 5 puits débitant chacun 20 m3/H. En plein Sahara, la recherche hydrogéologique revêt une importance aussi vitale que la recherche de minerai. Deux types d’aquifères sont exploités et développés par la SNIM : les premiers renferment de l’eau douce destinée à la consommation humaine, et les seconds, comme l’aquifère du Tarf Srey près de Zouérate, contiennent une eau légèrement saumâtre utilisée pour les besoins industriels. Un atelier d’osmose inverse situé au Rhein permet d’en adoucir une partie.

Zouérate garde son charme malgré tout
La ville minière de Zouérate a été créée dès la fin des années 1950 par la MIFERMA (société des Mines de Fer de Mauritanie). Elle est située au pied et à l’est de la Kedia d’Idjil, près de la mine de fer de Tazadit. Le village le plus proche (à 30 km à l’ouest) est F’Derick (ex Fort Gouraud). Cette construction et le début de l’exploitation du minerai de fer coïncident avec l’indépendance du pays en 1960. Dans la ville, la cité minière est divisée en plusieurs parties : une cité ESA (une pour les ouvriers européens autrefois, une pour les ouvriers mauritaniens), une cité « maîtrises », et une cité « cadres », chacune ne recoupant pas les autres. Au bord de la route goudronnée qui entoure la cité « européenne » autrefois, dans un angle de la cité « cadres », se trouve la villa destinée aux dirigeants (souvent de passage) de la MIFERMA. Les logements sont meublés, équipés et climatisés pour toutes les catégories de travailleurs de la société minière. L’électricité est produite aux « services généraux ». Elle sert principalement à alimenter les appareils de l’exploitation de minerai (pelleteuses, roue-pelle etc).Les eaux usées évacuées de la cité (au sud-est) donnent lieu à une prolifération végétale intense (la combinaison eau-soleil-engrais naturel, bio, quoi !). Des palmiers dattiers y poussent rapidement. Des jardins potagers y voient le jour (tomates, oignons y sont cultivés et vendus aux habitants). La circulation automobile dans la cité se fait à droite. En prenant la sortie sud, vers les mines, il y a un changement de côté. Sur le parc minier, de Tazadit à F’Derick, on roule à gauche (pour que les conducteurs d’engin voient le précipice). La cité dispose d’une polyclinique. En plus des médecins, des infirmiers et infirmières, des sages-femmes, il y a un dentiste. Pour être opéré, il faut aller à Nouadhibou/Cansado, bien qu’il y ait un bloc opératoire en cas de personne intransportable. Auquel cas, c’est le chirurgien qui se déplace. La vie y est saine, puisqu’il n’y a pas de moustiques. Les pluies sont inexistantes sauf en janvier 1973, raconte t-on, où il a plu durant trois jours et trois nuits. Construite au pied du glacis de la Kédia, la cité est protégée du ruissellement rare, faut-il le souligner,par une tranchée qui dérive le cours d’eau potentiel vers le nord. Les alizés ne concernent pas cette région, contrairement à Cansado et Nouadhibou où le « vent rend fou ». L’évènement climatique le moins agréable est le vent de sable. Vers le nord, par temps clair -c’est-à-dire la plupart du temps- on aperçoit les montagnes situées près du tropique du cancer. Vers le sud, c’est le gris bleuté de la Kédia qui barre l’horizon. À l’ouest, le guelb Sheibani (vieux) a la forme conique d’un volcan. À l’est, guelb El Rhein et Oum Arwagen agrémentent l’étendue sableuse. Lieux remarquables aux alentours : la sebkha d’Idjill (salines, exploitées), des lacs asséchés dont les bords regorgent d’outils paléolithiques, des amas rocheux gravés de la même époque, des ruines de forts des armées occupantes (dont Française), et un peu plus à l’ouest en territoire marocain actuellement, les montagnes du diable avec des grottes comportant des peintures rupestres. Rappelons que le 1er mai 1978, la ville minière fût attaquée par le front Polisario. Deux morts sont à déplorer. Il s’ensuit un départ précipité de nombreux européens. Quelques uns ne reviendront jamais. Lors du recensement de 2000, la ville comptait 33 929 habitants mais renferme actuellement une population estimée à environs 70.000 âmes. Ville dans le désert, elle reçoit le minerai de fer des mines dans les plateaux, dont celles de Fderîck, Tazadit et Rouessa. Elle est le point de départ de la ligne ferroviaire Zouerate-Nouadhibou qui sert à l’exportation du minerai de fer vers le port de Cansado (point central), puis par bateau vers les pays importateurs.

Moussa Diop depuis Zouérate

Source  :  Le Quotidien de Nouakchott le 05/07/2012

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