Le retour des «FLAM» : Premiers pas sur un sujet tabou

(Crédit photo : anonyme)

Autant le départ des « FLAM », vers l’exil, s’était effectué dans le silence et la clandestinité, autant leur retour au pays semble se faire à coup d’annonces, par voie de presse.

Normal. Hier, « ils » quittaient, à contre-cœur, leurs familles, leurs terres, leurs fonctions, leur pays.

Ils « abandonnaient » ainsi ce qu’ils avaient de plus cher, à la recherche de la sécurité, de la liberté, d’un mieux être et des solutions d’avenir, pour leur communauté.

Ils reviennent, probablement enrichis de ce que l’expérience de la vie à l’étranger, peut apporter, de bien et de mal, suivant sous quel statut elle s’est faite : réfugiés politiques, réfugiés tolérés, ou simples clandestins.

Ils reviennent dans un pays, où, pour l’essentiel, la situation qui les a fait partir, dans ses germes, rien n’a radicalement changé.

Outre le fait qu’au moment de leur départ, il fallait tout faire pour se soustraire à la surveillance des polices, politique et militaire, alors qu’aujourd’hui l’entrée est libre, pour l’ensemble des citoyens, à la condition, toutefois, qu’ils puissent apporter la preuve de leur citoyenneté.

Certes, pour les familles, les parents et les amis le retour est toujours un moment heureux. Mais passée l’euphorie des grandes retrouvailles, que vont pouvoir faire ces grands militants, aguerris, par tant d’années de luttes, pour changer la situation économique et politique qui constitue le quotidien de leur communauté ethnique ?

Vont-ils s’approprier le bilan des leurs, restés dans l’ »enfer du pays », qui se sont imposés et qui ont imposé une nouvelle vision de leur communauté parmi celles de la Mauritanie ?

Vont-ils tenter d’importer, avec eux, leur mode de vie et de lutte fabriqués à l’étranger, sous des démocraties occidentales, où les ghettos ont des statuts bien particuliers ?

Sur quelles forces politiques et sociales vont-ils s’appuyer, pour poursuivre la lutte sur un terrain qui leur est désormais relativement étranger ?

Grossiront-ils les rangs des organisations Pulaars existantes, ou inscriront-ils leurs luttes dans le cadre, plus général, des organisations politiques nationales et multiculturelles existantes ?

Comment pourront-ils choisir leur camp politique entre une AJD-TPMN indexée, une COD austère et menacée, ou une Majorité fissurée et mal en point ?

Regarderont-ils plutôt du côté du pouvoir, en agitant les retombées du « passif humanitaire », en épaulant les revendications des « auteurs-compositeur » du dernier meeting anti-Ely Ould Mohamed Val ?

Laissons-les arriver d’abord. Organisons-leur l’accueil que méritent ceux qui font le choix du retour au bercail et nous verrons quelles réponses ils apporteront à nos questions de « demeurés » au …pays.

Soueylem Val

Source  :  Noor Info le 02/07/2012

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