Kassataya. Un spécialiste mauritanien invite Dakar et Nouakchott à privilégier le dialogue.
Le Mauritanien et géographe environnementaliste, Mallé Diagana a invité mardi à Dakar, le Sénégal et la Mauritanie à privilégier le dialogue ou la compréhension mutuelle pour éviter les problèmes souvent enregistrés entre gardes-côtes mauritaniennes et pêcheurs sénégalais de la côte de Saint-Louis.Mallé Diagana s’exprimait au cours d’une causerie sur les «fonctions et rôles des Aires marines protégées dans la conservation et la gestion durable des ressources halieutiques au Sénégal». Pour lui, ce conflit récurrent entre pêcheurs sénégalais de Saint-Louis et gardes-côtes de la Mauritanie est regrettable. «Moi je suis un Mauritanien qui vis au Sénégal. Je pense qu’il faut privilégier le dialogue, la discussion, l’échange et la compréhension mutuelle, qui permettraient de dépasser certains conflits qui n’ont pas lieu d’être entre la Mauritanie et le Sénégal», a-t-il affirmé en marge de la rencontre.
Le géographe environnementaliste, qui est aussi chargé de projet environnement à WWF Sénégal, observe que la frontière entre le Sénégal et la Mauritanie est très minime. «Donc, les deux Etats doivent faire des efforts pour discuter afin de trouver la meilleure voie concernant ce problème entre pêcheurs de Saint-Louis et autorités de la Mauritanie», dit-il.
Vendredi dernier, au cours d’une conférence de presse à Saint-Louis dans le cadre des élections législatives au Sénégal, Pape Diop, tête de liste de la coalition Bokk Gis Gis (Opposition) a accusé l’ancien président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor d’être l’unique responsable des problèmes notés depuis quelque temps, entre les pêcheurs sénégalais et les gardes-côtes mauritaniennes. Il a affirmé que Senghor a fait reculer les frontières du Sénégal jusqu’au village de Niago, lors de l’accession du Sénégal à l’indépendance. D’où l’origine, pour le, président du Sénat sénégalais, des problèmes entre les deux Etats.
Mallé Diagana, lui, n’entend pas politiser cette question. Si on le faisait, dit-il, c’est pour reculer de 50 ans encore. «La frontière, est là. Si quelqu’un dit que Senghor a créé ce problème, c’est un faux débat», conclut-il. Pour rappel, Le président mauritanien Aziz a donné en Avril dernier des instructions pour le prolongement des licences de pêche expirées depuis trois mois auparavant pour les pêcheurs sénégalais et l’ouverture, dans le cadre de l’opération enrôlement généralisé, de guichets uniques pour les Sénégalais établis en Mauritanie.
Jeanne DIANDY, Correspondante à Dakar
le 20/06/2012
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