La politique étrangère française semble s’inscrire dans la durée, contrairement aux vœux de la COD dont les leaders avaient souhaité -avec un vœu exhaussé- la défaite de l’ex président Nicolas Sarkozy dans l’élection présidentielle de ce pays, indexé d’avoir béni le coup d’Etat d’aout 2008
ainsi que les disfonctionnements constitutionnels qui avaient intervenus plus tard sous le règne du président Ould Abdel Aziz.Avec les récents échanges téléphoniques entre le président mauritanien et son homologue français Hollande, le long séjour professionnel du chef de l’état-major de l’armée nationale Ould Ghazouani en France et l’éventuelle visite attendue du chef du Quai d’Orsay Laurent Fabius à Nouakchott, le pouvoir mauritanien réconforte davantage ses relations avec Paris.
Les présidents mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz et français François Hollande ont récemment exprimé, à l’occasion d’une conversation téléphonique, « leur préoccupation » par rapport à la présence d’islamistes armés affiliés à Aqmi ainsi qu’à la grave évolution que connait le nord du Mali, s’attardant dans leurs entretiens sur les voies et moyens de renforcement de leurs relations de coopération bilatérale et dans la sous-région. Un mois auparavant, les deux présidents avaient évoqué la question du terrorisme au Sahel au cours d’un entretien téléphonique. Ces échanges ne seraient pas du gout de la COD qui nourrissait de grands espoirs dans le changement du régime français pour influer sur la politique nationale, que cette coalition qualifie de tatillonne et de hasardeuse, nécessitant une fermeté pression de la communauté internationale pour le respect strict du jeu démocratique. La COD avait accusé Sarkozy d’ignorance de mensonges concernant la Mauritanie, espérant que son tombeur soit plus proche des Etats africains et plus enclin à respecter leur souveraineté et leur choix. Avec la visite de plusieurs jours effectuée depuis juin par le chef d’état-major de l’armée national Ould Ghazouiani en France, prolongée par la suite sur son délai initial ainsi que la visite attendue du nouveau ministre des affaires étrangères français Laurent Fabius, le Quai d’Orsay traduit son souhait de poursuivre la politique étrangère sous Sarkozy avec tout ce que cela comporte comme axes dont le partenariat avec Nouakchott notamment militaire, la lutte commune contre Aqmi…etc. Notons que des es militaires français sont présents en Mauritanie où ils apportent un appui technique à des unités de l’armée mauritaniennes, notamment les groupements spéciaux de lutte anti- terroriste ayant pour mission de traquer les éléments d’AQMI. D’ailleurs, Paris s’est dite solidaire sous Sarkozy comme sous Hollande la lutte de la Mauritanie contre Aqmi. Des allégations que Fabius doit réitérer après celles faites ici à Nouakchott par son prédécesseur Alain Juppé il y a quelques mois.
Source : Le Rénovateur le 17/06/2012
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