Coopération des Etats sahélo-sahariens pour affronter les défis sécuritaires

(Les responsables marocains affirment que l'insécurité au Sahel réclame une approche globale et des initiatives conjointes afin d'écarter le risque posé par le terrorisme. Crédit photo : Siham Ali / Magharebia)

De grandes menaces sécuritaires continuent de peser sur la région du Sahel, notamment le terrorisme, le crime organisé, le trafic de drogue et le trafic d’armes.

La région n’a jamais été exposée à une convergence aussi aiguë de problèmes entraînés par l’instabilité politique de grande envergure et les crises humanitaires, selon le secrétaire général du ministère marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita.

Il a fait cette déclaration à l’occasion de la réunion des pays membres de la communauté des Etats du Sahel-Sahara (CEN-SAD), qui s’est achevée le mardi 12 juin. Les participants à ce sommet, le premier depuis les soulèvements du Printemps arabe, sont convenus de la nécessité de renforcer la coopération régionale afin de juguler l’instabilité qui règne sur cette région.

Les évènements survenus dernièrement dans la région, a précisé Bourita, ont accentué les risques d’instabilité dans la région du Sahel. Il a évoqué notamment le Mali, où des groupes terroristes ont réussi à prendre le contrôle d’une vaste zone géographique, soulignant que le danger du terrorisme dans la région concerne tous les pays qui peuvent être touchés directement ou indirectement.

« La région du Sahel et du Sahara connaît des problématiques sécuritaires dangereuses menaçant l’avenir des pays », a affirmé Bourita. « Ces menaces sont alimentées par les réseaux actifs dans le crime organisé, le terrorisme, le commerce, illicite, le trafic de drogue et le trafic d’armes. »

La CEN-SAD a donc décidé d’agir en créant une commission chargée de la paix et de la sécurité pour suivre de près la situation dans la région.

Le diplomate marocain a estimé que si des efforts considérables avaient déployés dans la région pour lutter contre le terrorisme et le crime organisé, ils restent insuffisants. Au contraire, a-t-il dit, l’espace du terrorisme s’est élargi vers le sud, l’ouest et l’est.

Pour ce responsable marocain, le développement économique et social est tributaire de l’instauration de la sécurité et de la stabilité. Aussi, tous les pays de la région sont-ils tenus de coopérer ensemble pour pallier l’insécurité, a-t-il ajouté.

« La mise en place de la stabilité nécessite l’adoption d’une approche globale. Les initiatives collectives bien étudiées sont susceptibles de limiter les menaces. La CEN-SAD doit jouer ce rôle », a relevé Bourita.

Un avis partagé par Ibrahim Abani, secrétaire général adjoint de la CEN-SAD, qui a expliqué que cette organisation africaine est appelée à jouer un rôle fondamental dans la lutte contre toute forme de criminalité et les menaces sécuritaires. Il a indiqué que la crise en Somalie et au Mali est renforcée par la prolifération des armes légères dans la région du Sahel.

« Nous espérons que la CEN-SAD pourra participer à l’effort de lutte contre les trafics qui alimentent le terrorisme », a-t-il affirmé.

Amadou Toré, ambassadeur du Mali en Libye, a indiqué que la question sécuritaire est au cœur des préoccupations, notamment au Mali.

« Les défis sécuritaires ne concernent pas que le Mali et nécessitent la conjugaison de tous les efforts pour que nous puissions tous lutter contre tout ce qui hypothèque notre développement », a-t-il relevé.

Siham Ali

Source :  Magharebia le 12/06/2012

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