Les réfugiés maliens face à une crise humanitaire croissante

(Les organisations humanitaires étrangères travaillent d'arrache-pied pour aider les réfugiés maliens en Mauritanie. Crédit photo : Magharebia)

Les Maliens qui fuient les combats entre leur gouvernement et les séparatistes connaissent des difficultés croissantes dans les camps de réfugiés en Mauritanie.

Des milliers de civils originaires du nord du Mali ont le sentiment d’être passés d’une crise à une autre après avoir fui leur patrie pour la Mauritanie voisine, un pays confronté à ses propres préoccupations sécuritaires.

Les organisations humanitaires s’efforcent désormais de répondre aux besoins d’une population de réfugiés qui ne cesse d’augmenter.

Les Maliens qui ont trouvé refuge dans le camp de Mbere, dans le nord-est de la Mauritanie, sont confrontés à une pénurie alimentaire et à d’autres conditions difficiles au fur et à mesure de l’arrivée de nouvelles victimes déplacées.

Abou Bakr Ould Sidi et sa famille ont fait partie des premiers Touaregs à fuir les combats entre les rebelles et l’armée dans le nord du Mali en janvier.

« Les populations dans le camp de Mbere, déplacées par la guerre dans le nord du Mali, souffrent de mauvaises conditions et connaissent des difficultés quotidiennes », a-t-il expliqué à Magharebia. L’attribution de cinq sacs d’huile, de quatre kilos de riz et de quelques sacs de cacahouètes par personne et par semaine ne suffit pas à lutter contre la malnutrition, a-t-il ajouté.

Le HCR, le Commissariat mauritanien pour la sécurité alimentaire et le Fonds international de sécurité alimentaire travaillent tous à résoudre ces problèmes.

Ould Sidi a également fait part de sa frustration au vu du manque de possibilités d’emplois assurées par les associations humanitaires dans ce camp, qui le contraignent à parcourir des dizaines de kilomètres en-dehors du camp à la recherche d’un emploi de pelletier.

Le militant mauritanien Ould Sidi Mohamed a expliqué à Magharebia que les associations humanitaires sont face à une pression supplémentaire face à l’afflux de familles pauvres provenant des villes mauritaniennes de Bassiknou et de Fassale.

Ces organisations mettent également en garde contre la détérioration des conditions sanitaires au camp Mbere, où, selon les estimations, près de 75 000 réfugiés sont confrontés à un manque de médicaments et de médecins.

« La situation est difficile, mais les autorités mauritaniennes font des efforts, et les pays du Maghreb apportent également leur soutien », a expliqué à Magharebia le journaliste Mohamed Ould Aobeida Sharif, qui couvre la situation des réfugiés dans l’est de la Mauritanie.

Le Dr Salem Ould Mohamed Arkit, médecin généraliste au centre sanitaire du camp, a pour sa part expliqué que la situation sanitaire est relativement stable, mais que le manque de médicaments se fait durement sentir. L’UNICEF, Médecins sans frontières et le gouvernement mauritanien doivent s’efforcer de combler ces lacunes, a-t-il dit, pour empêcher que ne se propagnent les maladies pulmonaires, la diarrhée et d’autres infections.

Une centaine de décès a déjà été enregistrée, pour la plupart chez les personnes âgées, les femmes et les enfants, et plus de 1 700 personnes souffrent de malnutrition modérée à sévère.

Pour le journaliste Mohamed Mahmoud Ould Sheykh, les organisations humanitaires doivent accentuer leurs efforts d’aide avant le début de la saison des pluies, qui entraînera la coupure des routes et une aggravation de la pénurie alimentaire.

Raby Ould Idoumou

Source  :  Magharebia le 03/06/2012

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