Dans le cadre du contrôle « de la gestion des flux migratoires », les autorités mauritaniennes ont décidé d’organiser la régularisation de la situation de l’ensemble des étrangers résident sur le territoire mauritaniens. »
Ainsi, tous les étrangers établis en Mauritanie doivent, avant le premier juin, se procurer une carte de séjour au commissariat de Tevragh Zeina1 à Nouakchott.Les ressortissants ouest africains en Mauritanie s’inquiètent. Ils ont saisi leurs ambassades qui discutent actuellement avec les autorités mauritaniennes pour alléger les exigences du dossier d’obtention de la carte de séjour.
Pour le dossier d’obtention de la carte de séjour, les étrangers résidents en Mauritanie ont été classés en cinq catégories.
Il y a d’abord les immigrés privilégiés, ressortissant du Sénégal, du Mali et de la Gambie. Ils doivent se présenter au commissariat de Tevragh Zeina 1 avec une carte nationale d’identité en cours de validité, un acte tenant lieu de titre de travail ou inscription au registre de commerce, un contrat de bail ou facture SOMELEC, SNDE et enfin, une quittance de 30 000 ouguiyas payable sur place au commissariat.
Un privilège très mince
La seule différence entre ces « immigrés privilégie » et ceux dit « immigrés ordinaires », c’est que les seconds doivent, à la place de la carte d’identité, présenter un passeport en cours de validité. « C’est un privilege tres mince » dit un ressortissant malien.
Les ressortissants ouest africains vivant en Mauritanie, avaient pris connaissance de ces mesures par voie de presse. Inquiets, ils se sont rués vers leurs ambassades pour s’informer. Les ambassadeurs du Mali, du Sénégal et de la Gambie ont alors saisi les autorités mauritaniennes pour s’informer. Ces trois ambassadeurs ont reçu, le 13 mai, une lettre du ministère mauritanien des affaires étrangères et de la coopération portant détail du dossier à fournir pour l’obtention de la carte de séjour.
30 000, c’est chère
Les ressortissants maliens vivant en Mauritanie sont estimés entre 20 à 30 000 personne, les sénégalais environ 150 000. Sous la pression de leur ressortissant, les ambassadeurs du Sénégal, Mali et Gambie ont demandé aux autorités mauritaniennes d’alléger les procédures d’obtentions de la carte de séjour.
D’abord, ils ont demandé l’augmentation des points d’établissement de cette carte car « un seul commissariat aurait du mal a accueillir dans les délais, avant le premier juin, un afflux aussi important de personnes. » Ils ont demandé aussi l’ouverture de points d’établissement dans les villes mauritaniennes hors Nouakchott ou il y a une forte présence de leurs ressortissants. Ensuite, ils demandent la prorogation d’environ six mois du délai buttoir fixé par les autorités mauritanienne car « il est quasiment impossible de recenser tous ces étrangers d’ici le premier juin 2012. » Autre demande, la réduction du coût de la quittance « compte tenu de la précarité de la majorité de leurs ressortissants vivant en Mauritanie. » Enfin, ils demandent la révision du point concernant l’inscription a la chambre de commerce car « la majorité des sénégalais, maliens et gambiens travaillent dans le secteur informel. » Les ambassadeurs du Sénégal, du Mali et de la Gambie ; par rapport a ces demandes d’allégements, n’ont pas encore reçu réponse des autorités mauritaniennes.
« Des milliers de personne, après le premier juin, pourraient se trouver en situation irrégulière et être a la merci de reconduite aux frontières et, ça pourrait créer un climat assez gris » affirme un ressortissant malien. Un autre ajoute : « chez nous on ne demande aux mauritaniens que la carte consulaire, on ne comprend pas cette nouvelles mesures. »
Je vais ramener ma famille au pays
Le recensement concerne « l’ensemble des étrangers adultes et enfants vivant en Mauritanie. »
Autrement dit, chaque étranger, qu’il soit enfant ou adulte travailleurs, doit s’acquitter de la somme de 30 000 ouguiyas. « Je travaille en Mauritanie depuis une quinzaine d’année, je réside ici à Nouakchott avec ma femme et mes six enfants. Mes revenus ne me permettent absolument pas de payer 30 000 ouguiyas pour chaque membre de ma famille. Je suis maintenant dans l’obligation de ramener mes enfants au Sénégal… » témoigne un sénégalais.
De nombreux ressortissants mauritaniens vivent en Afrique de l’ouest. C’est pourquoi beaucoup craignent que des mesures d’expulsion après le premier juin n’entraînent des réactions musclées.
Khalilou Diagana
Source : Le Quotidien de Nouakchott le 21/05/2012
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